Six Nations - Galles-France : et s'il était là, le vrai test ?

À Cardiff, les Bleus espèrent décrocher une troisième victoire consécutive dans ce Tournoi des Six Nations.
À Cardiff, les Bleus espèrent décrocher une troisième victoire consécutive dans ce Tournoi des Six Nations. © Thomas SAMSON / AFP
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Après un succès de prestige face aux Anglais, le XV de France se déplace au Pays de Galles samedi (18 heures), pour son dernier match dans le Tournoi. Au mieux, les Bleus peuvent terminer deuxièmes. Au pire cinquièmes.

Un dernier match pour transformer l'essai. Coiffé sur le fil face à l'Irlande (13-15), dépassé en seconde période en Écosse (26-32), pas vraiment clinquant face à l'Italie (34-17) mais héroïque face à l'Angleterre le week-end dernier (22-16), le XV de France joue son Tournoi face au Pays de Galles, samedi à 18 heures. En cas de victoire à Cardiff, les Bleus seraient assurés de terminer sur le podium, voire même d'accrocher la deuxième place. Un revers, en revanche, pourrait les reléguer au cinquième et avant-dernier rang. Ce qui change tout ou presque.

Un test d'envergure

Sur le papier, la tâche ne s'annonce pas des plus aisées pour la France, qui n'a plus gagné hors de ses terres depuis plus d'un an. C'était le 11 mars 2017, face à l'Italie (40-18), dans le Tournoi des Six Nations. Pour retrouver la trace d'une victoire au Pays de Galles, il faut même remonter à 2010 (26-20). Trois revers se sont enchaînés depuis. Car la réputation du Millenium Stadium de Cardiff n'est plus à faire : le XV du Poireau y a d'ailleurs remporté sept de ses huit derniers matches à domicile.

Lors de leur dernière confrontation, les Bleus s'étaient néanmoins imposés (20-18), à l'issue d'une fin de match inoubliable, marquée par l'essai de Damien Chouly après 20 minutes d'arrêts de jeu. Une rencontre à laquelle participait le puissant ailier George North. Après un an d'absence en sélection – car mobilisé par la tournée des Lions britanniques et irlandais en juin puis blessé à un genou à l'automne – le Gallois a fait son retour face à l'Italie samedi dernier (38-14). Omniprésent, le joueur de Northampton, en Angleterre, a même marqué deux essais pour porter son total à 32 avec le Pays de Galles, soit un de moins que le record détenu par son alter ego dans les années 90, Ieuan Evans. Le tout à un mois, seulement, de son 25e anniversaire.

Attention toutefois, à ne pas faire abstraction du reste. Et notamment auxs touches. Les Gallois ont enregistré jusqu'ici le meilleur taux de succès sur cette phase de jeu dans le Tournoi (96%). La France, le pire (78%). Mais la vérité d'un jour n'est toutefois pas celle du lendemain. À première vue, les Bleus en sont bien conscients.

Un test d'humilité

Après l'exploit réalisé face au XV de la Rose, samedi dernier au Stade de France, l'émotion a d'ailleurs vite laissé place à l'humilité. Les Français, qui savent bien que l'Angleterre ne s'est pas montrée sous son meilleur jour, n'ont pas éludé leurs lacunes : en touche, mais aussi en mêlée, dans l'animation offensive, dans la gestion des fins de match… "Avant, tout n’était pas à jeter, là tout n’est pas parfait. Gagner au pays de Galles pour avoir une troisième victoire, contre un adversaire de très haut niveau, sera important avant de repartir en club. Pour avoir une progression dans nos performances sur le tournoi", a notamment jugé Gaël Fickou mardi.

Deux heures après le "Crunch" déjà, le Toulonnais François Trinh-Duc ne s'y trompait pas : "La dernière impression est souvent la plus importante, donc si on se plante au Pays de Galles, cette victoire-là sera vite oubliée". Et Gaël Fickou de reprendre : "On a la chance de pouvoir finir deuxième, il faut la saisir. Ce n’est pas être prétentieux, mais ambitieux. En équipe de France, on se doit d’élever notre niveau".

Les Bleus, qui ont certainement en tête la virée nocturne de certains joueurs à Edimbourg, n'ont d'ailleurs pas fêté leur dernière victoire. Comme pour signaler que celle-ci ne devait pas être une simple parenthèse enchantée. Ils seraient bien inspirés de transformer les mots en actes.

Un test de joueurs

Côté humilité, les Bleus pourront compter sur deux néo-titulaires. Parmi eux, Adrien Pélissié aura la lourde tâche de remplacer le capitaine Guilhem Guirado, blessé au genou droit. À 27 ans, le talonneur de Bordeaux, que Jacques Brunel est allé chercher en Pro D2 à Aurillac en fin de saison dernière, honorera sa première titularisation sous le maillot frappé du coq, un mois et demi après ses débuts internationaux, et moins de sept mois après son premier match de Top 14. 

"Adrien, particulièrement sur les lancers, va avoir beaucoup de pression, avec les supporters assez près (de la pelouse)" a prédit vendredi l'entraîneur de la mêlée Sébastien Bruno, qui a lui aussi connu sa première s élection en terre galloise, en février 2002.

Le pilier droit Cedate Gomes Sa, 24 ans, remplace de son côté Rabah Slimani, pénalisé trois fois en mêlée fermée samedi dernier. Comme Pélissié, le natif de Guinée-Bissau, naturalisé il y a à peine un mois, sera aligné d'entrée pour la première fois de sa carrière internationale. Dernier changement dans le XV : Gaël Fickou, habituellement au centre, est titularisé sur une aile à la place de Benjamin Fall, qui glisse à l'arrière aux dépens de Hugo Bonneval.

Après Cardiff, un autre genre de test attendra les Bleus, puisque viendra l'heure de la tournée en Nouvelle-Zélande, avec trois matches au programme. La dernière tournée d'été en Afrique du Sud avait vite fait oublier la troisième place arrachée après 100 minutes de jeu contre le pays de Galles.

Calendrier de cette dernière journée du Tournoi des Six Nations :

13h30 : Italie (6e) - Écosse (5e)

15h45 : Angleterre (3e) - Irlande (1er)

18h : Galles (2e) - France (4e)