Saint-Etienne-Auxerre : peines de prison ferme requises contre des supporters de l'ASSE

Le 29 mai dernier, Saint-Etienne avait officiellement été rétrogradé en Ligue 2 suite à son barrage perdu aux tirs au but contre Auxerre
Le 29 mai dernier, Saint-Etienne avait officiellement été rétrogradé en Ligue 2 suite à son barrage perdu aux tirs au but contre Auxerre © AFP
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avec AFP
"Un excès de passion, un excès de colère" : onze supporteurs de Saint-Etienne ont été jugés mercredi pour des violences en mai lors du dernier match de championnat de L1 de leur équipe face à Auxerre, et contre qui des peines allant jusqu'à de la prison ferme ont été requises.

Au terme d'une journée d'audience, le jugement du tribunal correctionnel de Saint-Etienne a été mis en délibéré au 23 novembre prochain. Le 29 mai dernier, au cours de ce match de barrage au stade Geoffroy-Guichard (1-1, 4-5 aux tirs au but) qui a vu la relégation des Verts en L2, des fumigènes et des projectiles avaient été notamment lancés dans les tribunes faisant des dizaines de milliers d'euros de dégâts.

Les déclarations des prévenus, âgé de 21 à 34 ans, affirmant avoir "trouvé par terre au pied des tribunes" les fumigènes qu'ils ont lancés depuis la pelouse n'ont pas convaincu le ministère public.

"Un coup de folie"

"Nous n'étions pas dans un coup de folie, mais dans des actes de délinquance", a déclaré le substitut du procureur qui a réclamé dans son réquisitoire "des interdictions de stade de deux à cinq ans" selon les cas, et des peines de quatre mois de prison avec sursis à huit mois ferme.

Les avocats de la défense ont souligné pour leur part que leurs clients "travaillent et ne sont pas des hooligans (...).Ils ont tous l'amour de l'ASSE et se sont laissés entraîner de façon spontanée, sans concertation entre eux, par un excès de passion, un excès de colère".

Plusieurs vidéos prises par les caméras du stade Geoffroy-Guichard ont été projetées dans la salle d'audience, montrant sous différents angles un envahissement de la pelouse par plusieurs centaines de personnes, des tirs de plusieurs dizaines de fumigènes en direction de la tribune officielle, provoquant des débuts d'incendies.

86.000 euros de dégâts

"Il ne faut pas faire d'eux des exemples", a néanmoins déclaré le représentant du parquet à propos des prévenus, qui ont tous exprimé des regrets, considérant que de nombreux autres auteurs des violences ce jour-là étaient passés entre les mailles du filet.

Me Laurent Vérilhac, de la défense, a insisté sur "les valeurs d'engagement, de solidarité et de générosité dont sont porteurs les groupes de supporteurs", auxquels appartiennent la plupart des mis en causes.

Outre l'ASSE, la Ligue de football professionnel et la métropole de Saint-Étienne étaient représentées à l'audience mercredi. Des plaintes pour 80.000 euros de dégâts sur les installations du stade et 6.000 euros de dégradations dans l'espace public à l'extérieur du stade, avaient été déposés peu après les faits.