Rapt avorté de Fabrice Fiorèse : "J’ai déçu beaucoup de gens", confie Anselmini

Ghislain Anselmini, aujourd'hui âgé de 46 ans, a accepté de sortir de son silence "pour clore le sujet".
Ghislain Anselmini, aujourd'hui âgé de 46 ans, a accepté de sortir de son silence "pour clore le sujet". © JEAN PIERRE CLATOT / AFP
  • Copié
, modifié à
L'ex-footballeur Ghislain Anselmini, condamné à cinq ans de prison en janvier dans l'affaire du rapt avorté de Fabrice Fiorèse, confie ses remords.

S’il y a une vie après le football, celle de Ghislain Anselmini a été particulièrement tourmentée. L'ancien footballeur, passé notamment par Lyon et Guingamp, a été condamné à cinq ans de prison ferme en janvier dernier dans l'affaire du rapt avorté de son ancien coéquipier Fabrice Fiorèse en 2012. Désormais libre après 24 mois de détention en amont et en aval de son procès, l’homme de 46 ans se livre dans une interview diffusée lundi soir sur la chaîne L’Équipe, dans laquelle il exprime ses regrets et sa volonté de rebondir. 

Fiorèse avait réussi à s'enfuir. Les faits qui lui ont été reprochés remontent au 28 septembre 2012. Ce jour-là, Fabrice Fiorèse est enlevé à son domicile savoyard de Salins-les-Thermes par trois hommes encagoulés et armés, qui espèrent récupérer 500.000 euros. Car un homme les a renseignés : Ghislain Anselmini, qui sait que son ancien partenaire vient de conclure une transaction immobilière importante. Dans l'enlèvement, l’ancien du PSG et de l’OM est même blessé à la main par un coup de couteau et manque de recevoir une balle de fusil à pompe dans le genou, mais parvient à s’enfuir.

"Je lui ai demandé pardon des dizaines de fois". Au moment des faits, cela fait un peu plus d'un an que Fiorèse et Anselmini sont brouillés. "Je lui ai demandé pardon des dizaines de fois. S’il était en face de moi, je lui expliquerais, une nouvelle fois, que je n’ai jamais voulu cela. Mais cela n’arrivera pas. Si je me retrouve en face de lui, l’un ou l’autre prendra un chemin différent", raconte Anselmini.

"Ce qui m’a permis de tenir, c’est mon passé de sportif de haut niveau". "Dans cette histoire, j’ai fait beaucoup de mal. À Fabrice et à Aurélie (sa femme, ndlr), déjà, à leurs enfants, à leurs familles. J’ai aussi fait beaucoup de mal à ma propre famille, à mes amis", confie l’ancien défenseur. "J’ai déçu beaucoup de gens et je ne vais pas vous mentir, moi aussi, je me suis déçu. Alors, j’ai des regrets, bien évidemment, des remords, un sentiment de honte, aussi. Mais ce qui m’a permis de tenir, c’est mon passé de sportif de haut niveau. J’ai un mental d’acier, et beaucoup de gens m’ont soutenu", témoigne celui qui a reconnaît avoir vécu "des moments très difficiles". "La prison, c’est compliqué, extrêmement violent. En plus j’étais à Saint-Étienne, moi, l’ancien Lyonnais. Certains surveillants ont aussi voulu se taper Anselmini. Bon…"

"Il faut que je remonte la pente". Aujourd’hui, Ghislain Anselmini n’a qu’une idée en tête : "Il faut que je remonte la pente pour mes enfants, pour ma famille, pour tout le monde", lance-t-il, déterminé. En sortant de prison, il a pu trouver une place en tant qu’adjoint à une section sportive dans le 5ème arrondissement de Lyon. "J’interviens au niveau de la commission technique et des jeunes au District du Rhône. Et je fais aussi passer les diplômes d’entraîneur. J’ai la chance d’avoir été aidé", conclut-il.