Ligue des champions : le PSG éliminé, l'impensable s'est (encore) produit

Les joueurs parisiens sont restés plusieurs minutes sur la pelouse, hagards, après le coup de sifflet final.
Les joueurs parisiens sont restés plusieurs minutes sur la pelouse, hagards, après le coup de sifflet final. © Franck FIFE/AFP
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, au Parc des Princes , modifié à
Le PSG, pourtant souverain lors du match aller (2-0), s'est incliné 3-1 face à Manchester United et a dit adieu à la Ligue des champions.

Un club vainqueur 4-0 chez lui éliminé au retour ? Cela ne s'était jamais produit en Coupe d'Europe. Une équipe sortie après l'avoir emporté 2-0 à l'extérieur à l'aller, à peine plus (3% du temps) et jamais en Ligue des champions. En trois saisons et deux confrontations, le PSG vient de marquer à sa manière l'histoire de la compétition. Deux ans presque jour pour jour après la "remontada" subie à Barcelone (4-0 à l'aller, 1-6 au retour), le PSG a réalisé un autre "exploit", mercredi soir, en étant éliminé par un Manchester United bis (neuf joueurs majeurs étaient suspendus ou sur le flanc) après avoir gagné 2-0 à l'aller. Le score final : 3-1, juste ce qu'il fallait pour être éliminé, avec évidemment, encore une fois, un but dans le temps supplémentaire et un penalty polémique. Le coup va être dur à encaisser pour les joueurs, les supporters et l'actionnaire…

Le fameux but en début de match. Les deux entraîneurs étaient d'accord sur une chose avant ce huitième de finale retour. Un but en début de match était susceptible de tout changer. Il n'a pas traîné. Dès la 2e minute de jeu, Thilo Kehrer adressa une passe en retrait mal ajustée à Thiago Silva, qui se fit devancer par Romelu Lukaku. L'international belge réussit à dribbler Gianluigi Buffon avant de glisser le cuir dans le but vide (0-1, 2e). Malgré cette entame catastrophique, le PSG est parvenu à rapidement redresser la barre, égalisant logiquement par Juan Bernat, son buteur providentiel en Ligue des champions, opportuniste après un centre fort devant le but de Kylian Mbappé (1-1, 12e). L'Espagnol fut d'ailleurs tout près de donner l'avantage au PSG mais sa frappe fut repoussée par le gardien de Manchester United, David De Gea, vigilant (20e). Son homologue parisien fut moins adroit… Dix minutes après cette action parisienne, Buffon commit une faute de main peu commune sur une frappe en apparence anodine, mais vicieuse, car rebondissant juste devant lui, de Marcus Rashford. Lukaku, encore lui, ne se fit  pas prier pour redonner l'avantage à MU (1-2, 30e).

Le coup de grâce de la VAR. Après ce but mancunien, une sorte de statu-quo s'installa dans la rencontre. Le PSG avait le ballon (72% de possession au final) mais aussi les occasions, Meunier (bien plus tranchant que Bernat, qu'il a remplacé) se heurtant à De Gea (82e) et Bernat (toujours !) touchant lui le poteau après un face-à-face avec De Gea bien mal joué par Kylian Mbappé (84e). Le sentiment que l'inéluctable allait se produire commençait alors à étreindre les supporters parisiens les plus pessimistes. Et, alors que le temps supplémentaire venait de débuter, Dalot adressa une frappe lourde, mais lointaine, que Presnel Kimpembe dévia du bras droit en se retournant. L'arbitre de la rencontre, le Slovène Damir Skomina, répondit alors à l'appel de la vidéo et après quelques secondes (minutes ?) insoutenables, désigna le point de penalty. Plusieurs joueurs mancuniens sautèrent alors de joie, comme si c'était fait. Et Rashford leur donna raison, en ne laissant aucune chance à Buffon (90e+4). Les quelque cinq minutes supplémentaires ne changèrent rien à l'affaire : le club de la capitale devait se résoudre à dire adieu à la Ligue des champions.

"Un résultat ridicule". S'appuyant sans doute sur les statistiques de son adversaire du soir (28% de possession, 5 tirs seulement, 4 cadrés, pour 3 buts au final) qui menait 2-1 à la pause sans avoir rien montré ou presque, l'entraîneur du PSG Thomas Tuchel a estimé que le résultat était "ridicule". De son côté, le capitaine parisien, Thiago Silva, a eu cette simple expression envers les supporters : "excusez-nous". La fin de saison, consacrée à la quête d'un bien fade doublé domestique, va être longue...