Ligue des champions : le Real béni, Benzema loué, Zidane consacré

© GABRIEL BOUYS / AFP
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Thibauld Mathieu , modifié à
Face au Bayern Munich mardi (2-2), le Real a encore failli couler. Mais un doublé de Karim Benzema a offert aux Madrilènes de Zinédine Zidane une troisième finale de Ligue des champions d'affilée.

À chaque fois le même refrain : le Real tremble, le Real a de la chance… Mais à chaque fois le même résultat. Contre le Bayern Munich, mardi soir en demi-finale retour de Ligue des champions (2-2, 2-1 à l'aller), les Madrilènes ont certes souffert le martyre au stade Santiago-Bernabéu, mais les joueurs de Zinédine Zidane ont décroché leur place en finale pour la troisième fois consécutive, grâce à un doublé de Karim Benzema. Et aux "dieux du football", un peu aussi.

Bousculés d'entrée. Tout avait pourtant mal commencé pour les Espagnols, cueillis à froid par un but de Joshua Kimmich, déjà buteur au match aller (0-1, 3e). "Zizou", en entraîneur prophétique, avait de toute façon prévenu, cette semaine en conférence de presse : pour se qualifier, "il faudra se battre comme jamais". Pour cela, l'ancien numéro 10 des Bleus pouvait compter sur Karim Benzema, titulaire à la pointe de l'attaque, malgré les critiques récurrentes de la presse espagnole à son encontre.

Le doublé pour Benzema, la bourde pour Ulreich. Ces critiques,"KB9" n'a pas mis longtemps à les envoyer valser d'un coup de tête puissant, à la réception d'un centre millimétré de Marcelo, au terme d'une superbe action collective (1-1, 11e). Et c'est encore le Français qui, dès le retour des vestiaires, poussait le gardien bavarois à la faute. Ou plutôt à la bourde. Sur une passe en retrait de Corentin Tolisso, Sven Ulreich, tout en hésitation et en maladresse, laissait en effet passer le ballon sous son corps... À l'affût, Benzema n'en demandait pas tant pour faire chavirer le Bernabéu (46e). Si bien que le public se levait pour scander son nom lors de sa sortie (72e). Après un but en 2014 face au Bayern et un dribble mémorable la saison passée contre l'Atlético, Benzema est décidément l'homme des demi-finales.

 

 

Une fin de match haletante. L'euphorie madrilène a pourtant rapidement laissé place à la peur. Une peur terrible, lors des trente dernières minutes, après que James Rodriguez, ancien de la "Maison-Blanche", a redonné l'espoir aux siens en glissant le cuir entre les jambes de Keylor Navas (2-2, 63e). Le gardien costaricien, autre mal-aimé de la presse espagnole, a ensuite dû s'employer à plusieurs reprises face aux tentatives allemandes (74e, 80e, 90e), dans une ambiance irrespirable. "C'est l'ADN de ce club, jusqu'à la dernière minute on ne va rien lâcher, comme l'ont fait les joueurs du Bayern d'ailleurs", a souligné le coach madrilène après la rencontre.

Quelques décisions discutées... Les visiteurs repenseront donc longtemps à leur manque de réalisme, aux buts donnés... Et aux décisions arbitrales en leur défaveur, qu'il s'agisse de la main non signalée de Marcelo dans la surface (45e+1) ou de l'intervention un peu trop musclée de Sergio Ramos sur Robert Lewandowski (52e), non sifflée également. Comme face à la Juventus en quart de finale (3-0, 3-1), tout penche décidément du côté du Real, qui se qualifie donc pour sa quatrième finale de Ligue des champions en cinq ans. Les Merengue tenteront le 26 mai prochain d'en remporter une troisième de suite, face à Liverpool ou l'AS Rome. Et s'il faut souffrir pour le faire, ils le feront.