La frustration des Parisiens lors de la défaite contre Manchester City (2-1). 6:17
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Le PSG, pourtant impérial en première période, a sombré au retour des vestiaires pour s’incliner contre Manchester City (2-1), mercredi soir en demi-finales aller de la Ligue des champions, au Parc des Princes. Les consultants d’Europe 1 ont analysé les raisons de ce match aux deux visages, qui condamne les Parisiens à l’exploit dans une semaine au retour. 
DÉCRYPTAGE

Du rêve au cauchemar. Le PSG, d’abord excellent pendant 45 minutes, a fini par craquer pour perdre contre Manchester City (2-1), dans son jardin du Parc des Princes, mercredi soir en demi-finales aller de la Ligue des champions. Avec cette défaite, le chemin vers une deuxième finale de suite se complique sérieusement pour les Parisiens, désormais condamnés à l’exploit dans une semaine au retour, à l’Etihad Stadium. Mais comment le PSG a-t-il pu montrer deux visages si différents ? Nos consultants ont analysé les raisons de ce brusque retournement de situation, dans le débrief de la rencontre sur Europe 1. 

Deux buts "vraiment bêtes" 

En sept minutes, Manchester City a pris une option sur une qualification pour sa première finale de Ligue des champions. Les Citizens n’ont pourtant pas eu pléthore d’occasions mais ont su profiter de deux moments d’inattention de la défense parisienne. A la 64e, De Bruyne a d’abord égalisé d’un centre-tir fuyant, touché par aucun joueur et sur lequel Navas ne pouvait se montrer qu’impuissant. Le deuxième but, en revanche, est clairement imputable aux joueurs parisiens. Sur un coup franc aux 20 mètres, plein axe, Kimpembe et Paredes se sont écartés et se sont désolidarisés du mur, permettant à Mahrez de tirer entre eux pour tromper Navas et offrir la victoire aux siens. "Aujourd'hui on prend deux buts vraiment bêtes", a déploré Marquinhos, interrogé après la rencontre sur RMC Sport.

Une grosse baisse de niveau physique

Tout avait pourtant bien commencé pour le PSG, impressionnant en première période et qui menait logiquement à la pause grâce à un but de Marquinhos (15e). Mais les Parisiens ont connu une brusque baisse de régime au retour des vestiaires, plongeant notamment sur le plan physique. "Le PSG a fait la première période en sur-régime et n’avait plus rien dans les chaussettes en deuxième", a estimé Guy Roux. "On peut comparer ça à un 1.500 mètres : quand un athlète fait une première moitié de course au-dessus de ses moyens, il s’écroule ensuite. C’est ce qui est arrivé au PSG. Après une première période de rêve, ils ont montré toutes leurs insuffisances en deuxième." 

L’agressivité retrouvée de Manchester City 

Si Paris a montré deux visages bien différents, l’analyse vaut tout autant pour Manchester City. Complètement passés à côté du premier acte, incapables de se procurer la moindre occasion et dépassés dans tous les compartiments, les Citizens sont revenus transformés au retour des vestiaires. "City a changé sa manière de jouer et a été très agressif sur le porteur de ballon pour empêcher les Parisiens de sortir", a analysé Laurent Fournier, l’ancien milieu défensif et coach du PSG. "Les 45 premières minutes de City étaient épouvantables en grande partie à cause du pressing du PSG. Mais ensuite ils ont fait ce qu’on a l’habitude de voir en Premier League, avec beaucoup plus d’agressivité. City n’a pas été parfait mais il y a une maîtrise et un contrôle qu’il n’y avait pas lors des années précédentes", a jugé le journaliste de France Football Philippe Auclair, grand spécialiste du foot anglais. 

Un manque de sang froid 

Le PSG, bousculé à son tour, n’a jamais su répondre au défi physique imposé par les Anglais en seconde période. Pire, les Parisiens ont étalé leur frustration en multipliant les fautes. Gueye, le milieu défensif si précieux contre le Bayern Munich, a ainsi été logiquement exclu pour un tacle violent sur Gündogan à la 77e minute, laissant ses coéquipiers à dix pour le dernier quart d'heure. Quelques minutes auparavant, Neymar avait lui écopé d’un carton pour une faute grossière sur Ruben Dias (74e). 

Des stars pas au niveau 

Finalement, le geste de frustration du Brésilien symbolise la soirée ratée des stars parisiennes. "Neymar est sorti complètement du match, Verratti a pioché et Mbappé n’est pas monté en puissance", a résumé Jimmy Algerino, l’ancien latéral du PSG. Loin de son niveau stratosphérique du quart de finale retour contre le Bayern, Neymar a progressivement disparu, laissant étaler sa nervosité. Mbappé n’est lui jamais vraiment entré dans son match, ne se créant pas la moindre occasion. Statistique éloquente, le champion du monde n’a même pas tenté un seul tir, une première dans sa carrière en Ligue des champions. Pour créer l'exploit à Manchester, le PSG aura forcément besoin d'un grand Neymar et d'un grand Mbappé. Ça tombe bien : cette saison, ils ont souvent été géants.