Robert Herbin a remporté 11 titres en tant que joueur et 7 en tant qu'entraîneur avec l'AS Saint-Etienne 7:11
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Julien Froment
L’AS Saint-Etienne a perdu un de ses légendes cette semaine, Robert Herbin. Joueur puis entraîneur, il est parti à l’âge de 81 ans au CHU de Saint-Etienne. Europe 1 a rendu un dernier hommage au "Sphinx" avec de nombreux invités autour de Lionel Rosso, dans le cadre d’Europe 1 Sport. Tous garde l'image d'un personnage hors-norme.

Ils sont anciens joueurs, journalistes, ils ont tous voulu, sur l’antenne d’Europe 1, rendre un dernier hommage à Robert Herbin, décédé à l’âge de 81 ans. Celui qui était surnommé le "Sphinx" a marqué de son empreinte l’histoire du football français avec 18 titres remportés avec l’AS Saint-Etienne, sur le terrain (11) et sur le banc de touche (7). Les plus belles heures du football français dans les années 1970, les Champs-Elysées bondés, pour la première fois pour du football, après la défaite en finale de la Coupe d’Europe 1976 contre le Bayern Munich.

Dominique Grimault, journaliste et proche de Robert Herbin.

"Le mot intellectuel est un peu fort, exagéré. C’était un être totalement différent, dans son approche du métier, dans son appréhension de la vie en général. Un solitaire, une solitude qui était en quelque sorte sont art. Après les matches de légende, alors que la France vibrait au rythme des Verts, Robby se retrouvait seul, dans sa  maison dans les hauteurs de Saint-Etienne, avec ses chiens. Il inondait sa maison de musique. Mais pas n’importe quelle musique : Mahler, Wagner et Brel.

Laurent Paganelli, ex-joueur lancé par Robert Herbin à l’AS Saint-Etienne.

"C’est lui qui me lance en championnat. Il m’avait connu une semaine avant, il me lance une semaine après (à seulement 15 ans et 10 mois, Laurent Paganelli est à ce joueur le plus jeune joueur de l’histoire à disputer un match de première division, ndlr). Il lui manquait quelqu’un pour les jeux de tête à l’entraînement. Et sur ce jeu-là, j’ai gagné ma place et il me dit « je t’emmène au Parc, tu verras le milieu professionnel et ce que tu as à travailler ».

Il avait cette audace, cette particularité de vouloir tenter des coups. Il y avait l’entraîneur et l’homme. L’entraîneur, ses silences voulaient die autant que ses paroles. Et quand il disait quelque chose, c’était bref, c’était court mais ça résonnait. Tu devais trouver la solution par toi-même. Ensuite, il y avait le Robby qui t’accueillait dans son bureau et qui te parlait de tout sauf de football. On aimait Brel, Brassens, on parlait de tout ça, il aimait mon côté décalé, il aimait sourire avec moi. Tous les cols de première catégorie que j’ai connus dans ma vie, c’est grâce à Robby. Je ne sais même pas si je serais encore là grâce à lui."

Jean-François Larios : sous les ordres de Robert Herbin entre 1973 et 1982 à l'AS Saint-Etienne.

"Je suis arrivé en 1973, j’avais 17 ans et demi, Robby était pour moi un entraîneur extraordinaire, il m’a beaucoup témoigné d’amitié et d’affection pendant toutes ces années. Il a été l’un des premiers entraîneurs à baser ses entraînements sur des séances physiques très dures. On arrivait avec un super niveau physique pour les matches. On adhérait à sa philosophie." Il y avait beaucoup de concurrence quand je suis arrivé, mais au bout de trois mois il m’avait mis dans l’équipe professionnelle. Il m’a fait démarrer  ailier gauche. Peu à peu j’ai pu m’installer. Après on prêt à Bastia, quand je suis revenu, il m’a dit « tu vas être le patron au milieu ».