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Cyrille de la Morinerie avec AFP // Crédit photo : Christophe SIMON / AFP , modifié à
Le Conseil d'État a décidé de lever pour quatre des huit rencontres de football l'interdiction de déplacement des supporters, décidée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. La plus haute juridiction administrative avait été saisie par l'Association nationale des supporters.

L'interdiction de déplacement des supporters décidée pour huit rencontres de football prévues ce week-end en France a été levée pour quatre d'entre elles par le Conseil d'État, a annoncé vendredi soir la plus haute juridiction administrative, saisie par l'Association nationale des supporters (ANS). "Le Conseil d'État a suivi nos demandes. Les supporters Lensois peuvent se rendre à Montpellier. Les supporters rémois peuvent se rendre à Nice. Les supporters Auxerrois peuvent se rendre à Troyes. Les supporters bordelais peuvent se rendre à Angoulême", a écrit l'ANS sur son compte X.

Des mesures "disproportionnées" selon le Conseil d'État

Dans un arrêté publié vendredi au Journal officiel, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait interdit le déplacement de supporters de football pour cinq matches de la 15e journée de Ligue 1 et trois matches du 8e tour de Coupe de France prévus ce week-end. Ces rencontres, estimait le ministre, présentent un "risque réel et sérieux d'affrontements entre supporters", dans un contexte "d'exacerbation des violences de plus en plus graves observées depuis le début de la saison sportive de football".

L'Association nationale des supporters avait saisi le Conseil d'État pour faire lever les arrêtés ministériels et préfectoraux applicables à quatre de ces rencontres : Montpellier-Lens (dont le coup d'envoi sera donné ce vendredi à 21h00) et Nice-Reims (dimanche 13h00) en Ligue 1, et Angoulême-Bordeaux (samedi 14h00) et Saint-Méziery-Auxerre (samedi 17h00 à Troyes) pour le compte du 8e tour de la Coupe de France. Le Conseil d'État, réuni dans l'après-midi, lui a donné gain de cause.

Il explique dans sa décision que "les mesures d'interdiction concernant les personnes se prévalant de la qualité de supporter de (ces clubs) ou se comportant comme tel (...) sont disproportionnées et portent, par suite, une atteinte grave et manifestement disproportionnées aux libertés fondamentales de ces personnes".

"Un moratoire sur les déplacements de supporters"

L'ANS avait décidé en revanche de ne pas contester les interdictions de déplacement de supporters frappant les matches PSG-Nantes (samedi 21h00), Lyon-Toulouse (dimanche 17h05) et Lorient-Marseille (dimanche à 20h45) dans le cadre de la 15e journée de L1 et Saint-Etienne-Nîmes (samedi 15h00) en Coupe de France. "Ces arrêtés sont très contestables. Mais ils vont drainer des affluences très importantes. Il est trop tard pour chambouler leur encadrement", expliquait-elle dans la matinée.

"Ces recours contentieux, ajoutait l'ANS, n'ont absolument pas vocation à minimiser la gravité du drame de samedi dernier" à Nantes, où un supporter du club de la Loire-Atlantique a été tué dans une altercation entre supporters nantais et niçois. Jeudi, le RC Lens avait aussi exprimé "sa plus grande interrogation" au sujet de l'arrêté préfectoral interdisant le déplacement de ses supporters à Montpellier, en arguant notamment que cette rencontre n'était absolument pas "classée à risque".

Mardi, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra s'est déclarée favorable à "un moratoire sur les déplacements de supporters", d'ici au 18 décembre, alors que le drame à Nantes est venu s'ajouter aux graves incidents que vit le football français cette saison.

Le 29 octobre, un match entre l'OM et l'Olympique lyonnais avait été annulé et reporté en raison du caillassage des bus des joueurs de l'OL et de leurs supporters, en route vers le stade Vélodrome, par des supporters marseillais. L'ex-entraîneur de l'OL Fabio Grosso avait été blessé au visage. Des saluts nazis et des cris de singe avaient ensuite été signalés au sein du parcage visiteurs du stade Vélodrome. Après les incidents du 29 octobre, plusieurs enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Marseille.