Le Racing 92 et le Stade Français fusionnent : staff, joueurs, nom, ces questions qui se posent

Les présidents des deux clubs ont insisté lundi sur la nécessité de trouver un équilibre dans ce projet.
Les présidents des deux clubs ont insisté lundi sur la nécessité de trouver un équilibre dans ce projet. © AFP
  • Copié
À la surprise générale, les deux derniers champions de France de rugby ont annoncé leur fusion lundi matin, avant de préciser leur projet dans l'après-midi. Quelques interrogations demeurent.

Pour une surprise, c'est une surprise. Le Racing 92 et le Stade Français, les deux derniers vainqueurs du Top 14, ont annoncé lundi la fusion de leurs équipes professionnelles "dès la saison prochaine", afin de donner naissance à un unique club francilien, encore plus puissant. Quel nom, quel maillot, quel staff, quel effectif, quel stade ? Les questions sont encore nombreuses…

Quel nom ?

Le nouveau club "préservera les racines du Racing 92 comme celles du Stade Français", ont affirmé les deux places fortes du rugby francilien dans leur communiqué lundi matin. Oui, mais avec quel nom ? Pour le moment, aucun n'a été choisi, ont confié dans l'après-midi les présidents des deux clubs. "On va bien sûr demander aux principaux acteurs de nous aider : nos supporters, nos partenaires et les joueurs auront leur mot à dire", a assuré le président du Racing, Jacky Lorenzetti, face aux journalistes. "Mais ce qui est sûr, c'est que cette union doit se faire sur la base d'un équilibre", a souligné de son côté son homologue Thomas Savare.

La première version du blason choisi, dévoilée lundi, reflète bien cette volonté de parité :

Quel maillot ?

Concernant la nouvelle tunique à inventer, le mot d'ordre reste le même : é-qui-libre. Dès mardi, les deux présidents vont commissionner des designers pour créer le maillot de demain. Il y a fort à parier, donc, qu'on y retrouve à la fois le bleu ciel et blanc cher aux Hauts-Seinais et le mythique rose du club de la capitale. Côté sponsors, le Stade Français a encore un an de contrat avec Asics, quand le Racing a signé un bail de cinq ans avec Le Coq sportif.

Quel staff ?

L'équipe qui naîtra de cette fusion sera entraînée par Laurent Travers et Laurent Labit, actuels coachs du Racing 92. "Après, à eux de construire leur staff avec des membres du Stade Français", a expliqué Thomas Savare. L'Argentin Gonzalo Quesada, manager du club parisien depuis 2013, ainsi que ses adjoints Simon Raiwalui et Greg Cooper, risquent néanmoins d'être mis sur la touche. En "compensation", le directeur général choisi est celui du Stade Français, Pierre Arnald.

000_IQ38J

© XAVIER LEOTY / AFP

En haut de l'organigramme, Jacky Lorenzetti et Thomas Savare assumeront une présidence tournante. Savare sera président du conseil de surveillance les deux premières années et Lorenzetti dirigera le directoire avant un échange des deux rôles, ont précisé les deux hommes lors de leur conférence de presse commune.

Quel effectif ?

Chez les joueurs, l'incompréhension, voire la colère, a été totale après cette annonce. Car leur avenir en dépend. "L'équation est simple : 45 joueurs d'un côté, 45 joueurs de l'autre = 45 joueurs", a résumé le président du Stade Français. Selon Midi Olympique, Thomas Savare aurait déclaré aux siens : "Les départs volontaires sont les bienvenus". "Concernant les joueurs, il faudra que les deux Laurent fassent des choix. Le mérite sera le critère, probablement la jeunesse et le fait d’être sélectionnable aussi, si nous voulons être fidèles à notre projet. Mais quelle perspective enthousiasmante que d’avoir à choisir dans un vivier d’une telle qualité", a pour sa part écrit Lorenzetti dans sa lettre aux supporters du Racing 92. Si l'annonce a été faite lundi, soit environ deux mois après le début des discussions, c'est d'ailleurs pour "laisser le temps à tous ceux qui ne pourront pas faire partie de cette nouvelle aventure de trouver un nouveau club", ont argué les deux hommes.

Quel stade ?

D'un côté, le stade Jean-Bouin quasi-centenaire et ses 20.000 places. De l'autre, l'Arena 92 (32.000 places), futur stade ultramoderne qui sera inauguré le 30 septembre prochain pour remplacer l'actuel Yves-du-Manoir. Dès le début de saison prochaine, l'équipe évoluera donc dans l'écrin parisien, jusqu'à ce que l'Arena, située à Nanterre, soit ouverte. Et après ? Équilibre, toujours. "Cela va dépendre des contraintes de programmation de l'Arena hors-rugby. Il nous reste à écrire la partition entre notre Arena et notre stade Jean-Bouin. Cela se fera avec le Conseil général des Hauts-de-Seine, la ville de Paris, Thomas et moi", a détaillé Jacky Lorenzetti, rappelant néanmoins que l'Arena était "plus une salle de spectacle qu'un stade de rugby".

PicMonkey Collage

© AFP

"Nous garderons notre centre d'entraînement du Plessis-Robinson, qui sera rénové et agrandi, avec la construction d'un troisième terrain", a ajouté le président du Racing.

Quel budget ?

Si actuellement, le Racing dispose d'un budget de 24 millions et le Stade Français de 27,5 millions, ceux-ci ne s'additionneront pas. Certes, le budget du futur club devrait se situer parmi les plus élevés du championnat, mais la nouvelle entité fusionnée ne pourra en effet pas avoir une masse salariale supérieure au plafond fixé par la Ligue, c'est-à-dire 10 millions d'euros.

Quel avenir pour le Top 14 ?

La fusion des deux clubs devrait entraîner de facto la disparition d'une équipe du Top 14, et par ricochet le maintien du 13ème (actuellement Grenoble) en fin de saison. À moins qu'un troisième club de Pro D2 ne prenne l'ascenseur. Le Comité directeur de la Ligue nationale de rugby (LNR), prévu mardi et mercredi, devrait donner ses premiers éléments de réponse.

Les deux clubs, eux, doivent encore s'affronter le 29 avril au Stade Jean-Bouin en championnat ; une rencontre potentiellement décisive pour la qualification pour le Racing 92 et pour le maintien dans l'élite pour le Stade Français. Potentiellement seulement.

001_MM2BH_preview

© Laurence SAUBADU, Vincent LEFAI / AFP