JO de Tokyo : qui va succéder à Usain Bolt sur le 100 mètres ?

Usain Bolt Rio 2016
La légende du sprint Usain Bolt a pris sa retraite en 2017 : qui pour lui succéder ? © Luis Acosta / AFP
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Gauthier Delomez , modifié à
La superstar de l'athlétisme Usain Bolt a pris sa retraite sportive en 2017, après avoir remporté huit médailles d'or olympique dont trois consécutives sur l'épreuve du 100 mètres. L'athlétisme est donc orphelin de sa légende, mais quelques coureurs comme André De Grasse ou Trayvon Bromell peuvent briller à leur tour, dimanche, aux JO de Tokyo.

C'est une page de l'histoire de l'athlétisme qui se tourne à Tokyo. La superstar jamaïcaine Usain Bolt ne s'alignera pas sur l'épreuve reine du 100 mètres aux Jeux olympiques, une première depuis 2008. Et pour cause : le sprinteur, médaillé d'or à trois reprises consécutivement à Pékin 2008, Londres 2012 et Rio 2016 a pris sa retraite après les championnats du monde de 2017. Se pose alors une question : qui pour succéder à l'intouchable jamaïcain, dimanche aux JO de Tokyo (14h50) ? Ils sont quelques-uns, anciens rivaux de la légende du sprint ou relèves de l'athlétisme mondial à pouvoir briguer ce titre ultime.

Le moment venu pour André De Grasse ?

Parmi les prétendants à la médaille d'or du 100 mètres, le Canadien André De Grasse. Ancien adversaire direct d'Usain Bolt, notamment sur le 200 mètres à Rio 2016 où il avait terminé en deuxième place derrière la superstar, le sprinteur canadien de 26 ans a attendu son heure pour élever ses ambitions sur la course reine de l'athlétisme. Médaillé de bronze sur la distance aux derniers mondiaux de Doha, en 2019, avec un record personnel battu en 9"90, André De Grasse progresse et il cherchera à monter sur la plus haute marche du podium. Une passation de pouvoir, en quelque sorte, qui peut se produire entre la légende jamaïcaine et le sprinteur canadien.

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Usain Bolt félicite André De Grasse après la finale du 200 mètres aux JO de Rio 2016.
Crédits : OLIVIER MORIN / AFP

Le retour des Américains au premier plan ?

L'hégémonie d'Usain Bolt sur les épreuves de sprint a éclipsé petit à petit les athlètes américains, pourtant spécialistes de la discipline. Mais les États-Unis ont plus que jamais l'occasion de prendre leur revanche. La fédération américaine s'était trouvée un nouveau Carl Lewis en la personne de Christian Coleman. À 23 ans, le coureur avait remporté l'or à Doha en 2019 dans un temps impressionnant, en 9"76. Cependant, le sprinteur américain a reçu une suspension de 18 mois en juin 2020 pour ne pas avoir honoré ses obligations de localisation antidopage à trois reprises.

Les principaux espoirs des États-Unis vont donc reposer sur les épaules d'une autre relève du sprint, Trayvon Bromell. Le coureur de 26 ans a réalisé dernièrement un chrono sensationnel de 9"77 lors d'un meeting aux États-Unis le 5 juin dernier, son record personnel. Bromell va viser la médaille d'or olympique à Tokyo, cinq ans après avoir quitté les Jeux de Rio sur un fauteuil roulant où il s'était blessé en finale du relais 4x100 m.

Le jeune Américain Noah Lyles, 24 ans, peut lui aussi marquer ces JO de son empreinte. Le coureur floridien compte de bonnes références sur la distance, avec un record personnel établi à 9"86 en mai 2019. Mais le jeune sprinteur américain a préféré se concentrer sur le 200 mètres où il s'était imposé lors des Mondiaux de Doha devant le Canadien André De Grasse. Toutefois, avec Ronnie Baker, vainqueur de l'épreuve au meeting de Monaco début juillet en 9"91 devant plusieurs prétendants au titre olympique (De Grasse, Bromell...), le sprint américain a toutes les chances de revenir sur le devant de la scène à Tokyo.

Le déclin du sprint masculin jamaïcain

Évidemment, les choses se compliquent pour la Jamaïque, orpheline de sa superstar. La meilleure chance pour ce pays des Caraïbes réside désormais dans les jambes de Yohan Blake, double champion olympique en relais 4x100 mètres, mais seulement 4e en individuel à Rio en 2016. Les années passent et le sprinteur de 31 ans va disputer ses troisièmes JO, sans doute ses derniers. Il conserve peu de chances de s'inviter sur le podium. Le sprint masculin jamaïcain est en plein à doute pour ces JO de Tokyo.

Des coureurs africains pour créer la surprise

Ailleurs dans le monde, ils sont quelques-uns à vouloir profiter du retrait d'Usain Bolt pour inscrire leur nom au palmarès olympique du 100 mètres. Le Nigérian Divine Oduduru a déjà couru en 9"86 dans un meeting en 2019 aux États-Unis, faisant de lui un outsider crédible pour le podium. Le sprinteur de 24 ans semble mieux armé qu'un autre prétendant du continent africain, Akani Simbine, originaire d'Afrique du Sud et qui présente un record personnel à 9"89. Ce dernier est même arrivé deuxième à Monaco, à quelques semaines des Jeux de Tokyo.

Les Européens encore loin des meilleurs sprinteurs mondiaux

Cela fait depuis 1992, avec la victoire du Britannique Linford Christie, qu'un Européen ne s'est pas imposé en finale du 100 mètres aux Jeux olympiques et sauf surprise générale, cela ne devrait pas être le cas cet été. L'Italie possède néanmoins les plus grandes chances avec deux coureurs qui peuvent prétendre à un résultat : Lamont Marcel Jacobs, troisième au dernier meeting de Monaco début juillet et Filippo Tortu, en finale des Mondiaux en 2019. Côté français, tous les regards seront tournés vers Jimmy Vicaut, finaliste à Rio en 2016. Mais le coureur tricolore a subi des soins en arrivant au Japon. Difficile donc pour lui de viser un podium sur le 100 mètres parmi les meilleurs sprinteurs du monde.