Philippe Diallo 4:49
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Alexandre Dalifard
Le 29 octobre dernier, le football a une nouvelle fois été entaché par l'attitude de certains supporters. La rencontre entre Marseille et Lyon a été annulée juste avant le coup d'envoi après le caillassage du bus des Gones, ce qui avait grièvement blessé l'entraineur Fabio Grosso. Le président de la FFF, invité de l'émission de Jacques Vendroux, "Le studio des légendes", a réagi à ces incidents.

Le football a-t-il vraiment changé ? Depuis la crise sanitaire, le retour de la Ligue 1 dans les différents stades de France ne se fait pas sans incident. Le 29 octobre dernier, la rencontre entre l'OM et l'OL a été annulée peu de temps avant le coup d'envoi. La raison ? Le bus des Gones a été caillassé par des supporters marseillais, malgré la présence de 500 policiers. Les images de l'entraineur Fabio Grosso en sang, blessé par des éclats de verre, ont fait le tour du monde. Malheureusement, ce n'est pas le seul incident survenu lors de la saison 2023/2024, qui n'a débuté que depuis la mi-août seulement. En septembre dernier, des chants homophobes avaient été entendus dans la tribune Auteuil du Parc des Princes lors du Clasico entre le PSG et l'OM.

Mais comment de tels actes peuvent-ils arriver aujourd'hui dans les compétitions sportives ? Le président de la Fédération française de football (FFF), Philippe Diallo, invité de l'émission Le studio des légendes, a réagi au micro de Jacques Vendroux. L'homme fort du football français revient sur ces incidents qui entachent la Ligue 1.

"La seule réponse est une réponse pénale"

"Quand on voit ça, on est à la fois entre le dégoût et un peu la honte". Ce sont par ces mots que Philippe Diallo réagit en premier sur les incidents survenus au Vélodrome. Pour lui, les personnes qui ont caillassé les différents bus lors de l'Olympico entre Marseille et Lyon sont des voyous. "La seule réponse est une réponse pénale. C'est pour ça que football, justice et police, on doit absolument unir nos forces pour avoir la meilleure collaboration possible pour identifier ces voyous et les condamner", insiste le président de la FFF.

De son côté, Gérald Darmanin réagissait à ces événements en pointant du doigt la responsabilité des clubs. Selon le ministre de l'Intérieur, il n'y avait pas eu de défaillance de la police dans la gestion de ces incidents. "Ces événements ont eu lieu en dehors du stade et il n'appartient pas au football de régler les problèmes de sécurité sur la voie publique", répond alors dans un premier temps Philippe Diallo au micro de Jacques Vendroux. "Mais néanmoins, ces incidents ont eu lieu à l'occasion d'un match de football et donc, de ce point de vue là, cela veut dire que nous devons prendre en charge une part de responsabilité dans ces événements. Mais on n'y arrivera pas seul", admet le président de la FFF.

Une identification complexe

Pour lui, la police comme la justice doivent, avec la Fédération, former une alliance pour éradiquer ces problèmes. "D'autres pays y sont arrivés", assure Phillipe Diallo. Ce dernier fait référence à l'Angleterre qui a connu des problèmes extrêmement graves dans les années 80. Pendant cinq ans, les clubs anglais avaient été interdits de Coupe d'Europe. La ligue a mis en place un certain nombre de dispositifs, notamment en termes de sanction, d'interdiction de stade, parfois à vie, pour un grand nombre de supporters. "Je pense qu'en France, il faut qu'on aille sur cette collaboration renforcée pour essayer que ces événements ne se reproduisent plus", estime le président de football français.

Interrogé par Jacques Vendroux sur la possibilité d'exclure les clubs des compétitions de football, Philippe Diallo reste sur la réserve. "Je suis, par principe, contre toutes les sanctions collectives. Je pense qu'il faut qu'on réussisse à identifier. C'est pour ça que c'est complexe, parce qu'il faut, non seulement, identifier les fauteurs de trouble et puis, ensuite, il faut la preuve de leur intervention", insiste-t-il au micro d'Europe 1. Parfois, les images vidéo ne suffisent pas car il y a un flou, une ombre, une cagoule ou une écharpe qui fait que c'est difficile à identifier. "Mais je dirais que c'est vraiment vis-à-vis de ces individus et vis-à-vis des sanctions individuelles qu'on doit vraiment mettre l'accent", souligne Philippe Diallo.