France-Islande : que deviennent les "Vikings", héros de l’Euro 2016 ?

Les Islandais célèbrent par un "clapping" leur victoire contre l'Angleterre, en huitièmes de l'Euro 2016.
Les Islandais célèbrent par un "clapping" leur victoire contre l'Angleterre, en huitièmes de l'Euro 2016. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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avec AFP
Les Bleus affrontent l’Islande en match amical, jeudi soir. L’occasion de revoir les "Vikings", révélés par leur formidable quart de finale à l’Euro 2016, perdu face aux hommes de Didier Deschamps.

Ils sont de retour ! L’équipe d’Islande, révélée à la face du monde par son parcours aussi inattendu qu’exceptionnel à l’Euro 2016, revient en France pour affronter les champions du monde en titre, jeudi en match amical, à Guingamp. La sélection de cette île de moins de 350.000 habitants avait alors créé l’un des plus grands exploits de l’histoire du foot international en sortant l’Angleterre en huitièmes de finale (2-1), avant d’être éliminée par les Bleus en quarts (5-2), au Stade de France. Deux ans après, que sont devenus les héros de l’Euro 2016 ?

Une première Coupe du monde. En 2010, personne n’avait peur de la "petite" Islande, alors 112e équipe au classement Fifa. Huit ans plus tard, tout a changé pour les "Vikings" et leurs milliers de supporters, devenus célèbres avec leur fameux "clapping". Dans la foulée de l’Euro, l’Islande a réalisé un nouvel exploit en décrochant la première qualification de son histoire pour la Coupe du monde, grâce à leur première place du groupe I devant… la Croatie, finaliste face aux Bleus.

Les Islandais, tombés dans la "poule de la mort" avec l’Argentine, la Croatie (encore) et le Nigeria, ont certes été éliminés au premier tour en Russie. Mais ils ont tout de même accroché une nouvelle victime de prestige à leur tableau de chasse, avec un nul face à l’Argentine (1-1) pour leur tout premier match de Coupe du monde. Le gardien islandais, Hannes Halldorsson, avait même détourné un penalty de Lionel Messi, l’une des images marquantes du Mondial. Les deux défaites suivantes, face au Nigeria (2-0) et à la Croatie (2-1), n’occultent en rien leur remarquable performance : désormais, le monde entier connaît l’Islande.

Le départ du sélectionneur du Mondial. Si l’effectif n’a que peu changé, avec le milieu star Gylfi Sigurdsson (Everton, en Premier League) comme leader, les "Vikings" doivent désormais continuer leur route sans Heimir Hallgrimson, l’un des grands artisans de la montée en puissance de l’Islande ces dernières années. Hallgrimson, assistant entre 2011 et 2016 avant de devenir sélectionneur et de mener l’Islande à sa première Coupe du monde, a quitté son poste en juillet dernier, à la surprise générale.

"Si j’avais dû continuer, je l’aurais fait avec la même préparation, la même motivation mais à un moment donné, ce genre de routine peut mener à une certaine lassitude. (…) Je pense que c’est bon pour le groupe d’entendre un nouveau discours, d’avoir une nouvelle vision pour insuffler une nouvelle dynamique", s’était justifié Hallgrimson, en dépit de la volonté affichée par sa fédération de le voir prolonger.

Un nouveau cycle compliqué. Pour débuter un nouveau cycle, l’Islande a nommé l’ancien sélectionneur de Suède, Erik Hamren. Les premiers pas du technicien suédois sont cependant difficiles, avec deux lourdes défaites en Ligue des nations face à la Suisse (6-0) et contre la Belgique (3-0). L’Islande peine pour le moment à se renouveler, pénalisée par son réservoir limité, avec seulement 23.000 licenciés (à titre de comparaison, la Fédération française de foot en compte 2,2 millions). 

Neuf titulaires du quart de finale de l’Euro perdu au Stade de France ont ainsi été convoqués dans la liste islandaise pour affronter les Bleus. Seuls l’attaquant Jon Dadi Bodvarsson et le milieu de terrain et capitaine Aron Einar Gunnarson, blessés, manquent à l’appel. L’avant-centre Kolbeinn Sigthorsson, buteur face aux Bleus il y a deux ans mais qui ne joue plus à Nantes depuis de longs mois (25 minutes l’an dernier, aucune cette saison), sera lui bel et bien présent. En Islande, difficile de tourner le dos aux héros de l’Euro.