Gilles Moretton 6:46
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Léa Leostic , modifié à
A l’occasion du début de Roland-Garros, Gilles Moretton, président de la Fédération française de tennis, est revenu dimanche soir sur les derniers mauvais résultats des Français sur la terre battue parisienne. Selon lui, il faut remettre la combativité et le mental à l’honneur, mais aussi insister sur la formation et la technique. Gilles Moretton a également exprimé sa colère suite à "l'affaire Naomi Osaka".
INTERVIEW

Jusqu’où les Français iront-ils cette année à Roland-Garros ? Depuis quelques années, le bilan n’est pas très glorieux et apercevoir un Tricolore sur la terre battue parisienne lors de la deuxième semaine du Tournoi est un événement rare. "On sort d’une génération assez bonne, voire exceptionnelle avec Monfils, Gasquet, Simon et Tsonga. Tous les quatre étaient en même temps dans les dix meilleurs joueurs du monde. Difficile de se faire une place quand on a en mem temps Nadal, Federer et Djokovic, mais on a eu une bonne période ! Mais ils sont sur la fin de leur carrière", a constaté Gilles Moretton, président de la Fédération française de tennis, invité d’Europe 1 dimanche soir.

Gaël Monfils, Richard Gasquet, Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga, les quatre mousquetaires, ont maintenant tous dépassé les 30 ans. "Gaël Monfils peut faire quelque chose à Roland-Garros", espère cependant Moretton. Le 15e mondial affrontera Albert Ramos-Vinolas lors du premier tour.

"On doit privilégier la formation, ne pas aller trop vite"

Le tennis français peine aujourd’hui à faire éclore les talents, ou plutôt à les hisser au top niveau. "On doit remettre en-avant la qualité principale d’un joueur de tennis : la combativité et le mental. Peut-être qu’on pèche en ce moment sur ce plan", a reconnu Gilles Moretton. "Dans le contexte actuel du tennis, on doit absolument privilégier la formation et la technique. On ne doit pas aller trop vite, contrairement à ce qui était fait avant, où on privilégiait le résultat immédiat, dès l’âge de 12 ans, au détriment de la formation. Aujourd’hui, ce que l’on voit sur le terrain, ce sont des joueurs aussi-parfaits sur leur technique, ce qui n’était pas le cas avant", a-t-il poursuivi.

"Naomi Osaka a refusé de nous parler"

Sur Europe 1 dimanche soir,  le président de la Fédération française de tennis s’est également exprimé sur "l’affaire Naomi Osaka". La Japonaise a annoncé dans la semaine qu’elle ne participerait plus aux conférences de presse, afin de préserver sa santé mentale. Naomi Osaka n’a en effet pas changé d’avis car dimanche, après sa victoire contre la Roumaine Patricia Maria Tig (6-4, 7-6), elle ne s’est pas présenté devant les médias. Une décision que Gilles Moretton voit comme un "manque de respect pour le tennis".

Il a également indiqué avoir fait un pas vers la numéro 2 mondiale. "On a déjà fait une approche envers son agent pour dire qu’on avait envie de l’aider dans un moment qui est peut-être difficile pour elle. Je suis moi-même allé la voir avec Guy Forget (directeur de Roland-Garros) sur son cours d’entrainement il y a deux jours. Elle a refusé de nous parler. Elle est partie par une porte dérobée. Je trouve que ce n’est pas une attitude professionnelle. On est à son écoute, on comprend qu’elle ait des difficultés", a-t-il développé.

"Irrespectueux à l’égard du sport"

"Il est inacceptable d’avoir des gens qui vont uniquement communiquer par le biais de leurs réseaux sociaux. C’est très dangereux parce que, depuis le début de l’année, elle en se rend pas compte que les tournois ont eu lieu sans public, parfois sans sponsors, grâce aux droits télé et aux médias. C’est comme ça qu’elle a pu jouer en début d’année ou l’année dernière. C’est irrespectueux à l’égard du sport en général. J’espère qu’elle changera d’avis", a-t-il continué.

Les conférences de presse étant obligatoires pour les joueurs, l'organisation de Roland-Garros a infligé à Naomi Osaka une amende de 15.000 dollars (environ 12.300 euros). L'organisation Grand Chelem, qui gère les quatre tournois majeurs, s’est de son côté montré sévère et a brandi la menace d’une exclusion. "On peut continuer à lui donner des amendes match après match, mais on peut aussi aller plus loin", a conclu Gilles Moretton.