Le championnat de foot de France pourrait s'inspirer de l'arbitrage alors pratiqué au Mondial 2022 11:49
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avec AFP , modifié à
Moins de coups de sifflet et de cartons rouges, davantage de temps additionnel... L'arbitrage français, très critiqué depuis le début de la saison, devrait s'adapter à celui de la Coupe du monde de football au Qatar...

Les amoureux de la Ligue 1 qui ont regardé le Mondial l'auront constaté, l'arbitrage au Qatar fut bien différent de celui observé dans le championnat de France : moins de fautes sifflées, moins d'avertissements distribués, temps additionnel rallongé pour correspondre au temps effectif du match (104 minutes en moyenne selon le statisticien Opta).

Cette différence est d'ailleurs notable dans les chiffres: si presque autant de cartons jaunes ont été distribués lors de la Coupe du monde (3,5 par match) qu'en Ligue 1 (3,6), les arbitres ont beaucoup moins fait usage du carton rouge, sorti à quatre reprises seulement, soit un toutes les 1.478 minutes, contre un toutes les 250 minutes en France, selon Opta.

Des entraîneurs favorables

Plusieurs entraîneurs de Ligue 1 y sont favorables. "Tout n'a pas été parfait mais j'ai bien aimé l'esprit dans lequel les arbitres ont dirigé les matches", a relevé l'entraîneur de Rennes Bruno Genesio. Celui de Marseille, Igor Tudor, va même plus loin: "Si ça ne tenait qu'à moi, on passerait dès demain au temps de jeu effectif, avec deux fois trente minutes. Il y aurait plus de rythme, moins de cinéma, de coupures, d'exagérations."

Le débat s'impose d'autant plus que l'arbitrage en Ligue 1 est très critiqué pour sa sévérité depuis le début de la saison. Onze cartons rouges ont notamment été distribués lors de la troisième journée, un record. "C'est une réflexion à avoir, relève Laurent Blanc, entraîneur de Lyon. La VAR (assistance vidéo à l'arbitrage, ndlr) devait régler tout et on s'aperçoit que non.

"Je pense (...) qu'avant l'assemblée fédérale du 7 janvier, nous aurons un nouveau directeur", glisse Éric Borghini, président de la Commission fédérale des arbitres (CFA). "Je pense que l'arbitrage français va s'inspirer de la philosophie de la Coupe du monde, avance-t-il. Nous allons certainement encourager la fluidité du jeu et l'augmentation du temps effectif du jeu parce que ça correspond à la nécessité de valoriser notre Ligue 1 aussi bien pour les diffuseurs que pour les fans dans le stade."

 

Nouvelles directives le 16 janvier ?

Mais aucune directive ne sera donnée aux arbitres avant plusieurs semaines. "Tout cela sera formalisé quand la nouvelle équipe sera en place, détaille-t-il. Nous rassemblons tous les arbitres et tous les assistants le 16 janvier. À ce moment-là, un certain nombre de choses seront dites." L'arbitrage des matches du Mondial n'a toutefois pas plu à tous.

"L'objectif premier était la sauvegarde de l'intégrité physique des joueurs, rappelle l'ancien arbitre international Tony Chapron. On est allé à l'encontre de cette directive en laissant faire. Ne pas siffler les coups, la provocation, ce n'est pas la bonne direction." Concernant la durée des rencontres, "on ne s'attaque pas au vrai problème: le temps perdu pendant le jeu", selon Chapron. "Je préconise que dès lors qu'on fait rentrer un soigneur, c'est deux minutes dehors et vous allez voir qu'il y aura beaucoup moins de +blessés+."

Entre laxisme et sévérité des coups de sifflet, l'ancien arbitre international Bruno Derrien appelle plutôt à trouver "un juste milieu". "Dans cette Coupe du monde, il y a des fautes qui auraient pu être plus réprimandées, des fautes d'antijeu notamment. Si vous mettez un carton d'entrée, le joueur y réfléchira à deux fois avant de commettre la même faute. C'est un juste milieu à trouver entre ces deux façons de faire."