Foot : comment David Beckham a lancé sa propre équipe aux États-Unis

David Beckham veut développer le football aux Etats-Unis.
David Beckham veut continuer de développer le football aux États-Unis. © TIMOTHY A. CLARY / AFP
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Thibaud Le Meneec
Lundi, David Beckham doit annoncer le lancement de sa franchise de Major League Soccer à Miami. Un nouveau chapitre de sa vie qui a mis du temps à s’écrire…

Il sera une nouvelle fois au centre de l’attention, scruté par une planète football qui l’a autant connu en maillot qu’en costume tiré à quatre épingles. Lundi, vers 18h00 (heure française), David Beckham tiendra une conférence de presse pour faire "une annonce importante" au sujet du Miami FC, le club qu’il tente de mettre sur pied pour disputer la Major League Soccer (MLS), le championnat américain de football. Selon les médias américains, le projet de la superstar touche à son but.

Un contrat négocié en 2007. Le nouveau chapitre de sa très riche carrière, le "Spice Boy" l’a entamé en 2013, après un dernier tour de piste au Paris Saint-Germain, qui l’avait recruté davantage pour son rayonnement que pour son niveau, déclinant. Heureusement pour lui, David Beckham n’a pas attendu de raccrocher les crampons à 38 ans pour penser à sa reconversion.

En plus de ses collaborations avec des marques comme H&M ou Adidas, le milieu de terrain a négocié un contrat avantageux avec la MLS quand il a rejoint le Los Angeles Galaxy, en 2007 : au lieu de devoir payer 150 millions de dollars (121 millions d'euros) pour avoir l’autorisation de créer une franchise dans le championnat, la ligue lui a accordé ce droit pour "seulement" 25 millions de dollars (20 millions), soit six fois moins que la facture initiale. Une faveur pour services rendus à la médiatisation de la ligue nord-américaine, alors peu connue dans le monde du football. Mais David Beckham a cravaché pour trouver un point de chute pour son club.

Aucun répit pour son projet. L’opposition au "Miami Beckham United" a pris corps dès le mois d’avril 2014, quelques mois après qu'il a déclaré vouloir bâtir un club ex nihilo : des croisiéristes de Miami ont alors protesté dans la presse contre ce projet de stade, selon eux néfaste aux intérêts économiques du port. Premier refus des autorités locales en mai 2014, suivi d’un deuxième rejet un mois plus tard.

Pour Beckham, qui ambitionnait de lancer sa franchise en 2016, l’affront a été de taille mais une solution fut trouvée en juillet 2015 avec un terrain situé près de l’enceinte des Miami Marlins, la franchise de baseball. La fin des épreuves ? Pas vraiment, car la bataille s’est ensuite déplacée vers les tribunaux, lorsque David Beckham fut attaqué par un riche activiste qui ne voulait pas d’un stade de 25.000 places près de ses terres. La MLS a failli laisser tomber l’affaire, avant que les blocages juridiques ne sautent en 2017. À l’automne dernier, la ligue a enfin donné son feu vert au projet incarné par l’ancien joueur de Manchester United et du Real Madrid.

Business model. Depuis sa retraite sportive en 2013, après 22 saisons chez les pros, David Beckham n’a pas cessé d’étendre un empire déjà immense. La franchise de MLS va lui donner une autre dimension encore. En 2014, Forbes classait d’ailleurs "Becks" à la seconde place des sportifs les mieux payés avec 74 millions de dollars (60 millions d'euros) de revenus, derrière la légende du basket Michael Jordan. Un véritable business model basé sur de très nombreuses collaborations qui passe aussi par l’humanitaire, Beckham étant ambassadeur de l’Unicef. Mais, en février dernier, Mediapart avait avancé qu’il avait longtemps refusé d’alimenter un fonds de l’organisme des Nations unies pour les enfants. Le site d’information révélait aussi qu’il avait profité d’une tournée en Asie pour se faire rembourser par l’Unicef un billet d’avion qu’il n’avait pas pris, accusations que le camp Beckham s’était empressé de réfuter.

Près d'un an plus tard, David Beckham, pas encore anobli au Royaume-Uni, veut désormais que l'on retienne son investissement dans un projet sportif américain qu’il a conçu, porté et défendu pour qu’il devienne la 25ème franchise de MLS. Une tête de gondole idéale pour un championnat encore secondaire au niveau mondial, et que l'ancien capitaine de la sélection anglaise compte bien développer sur le terrain et en dehors. Car pour le "Spice Boy", première superstar du foot business, il s'agit là d'un deal, particulier certes, mais d'un deal quand même…