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avec AFP , modifié à
La synthèse de la mission d'audit de la Fédération française de football (FFF), diligentée par le ministère des Sports, décrit les "dérives de comportement" de son président Noël Le Graët qui sont "incompatibles" avec sa fonction. Le document pointe notamment des "prises de position publiques déplacées".

Les "dérives de comportement" du président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, "sont incompatibles avec l'exercice des fonctions et l'exigence d'exemplarité qui lui est attachée", selon la synthèse de la mission d'audit sur la FFF, consultée par l'AFP. Le document de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), daté de mercredi, pointe des "prises de position publiques déplacées", "le comportement inapproprié (...) vis-à-vis des femmes" notamment à travers des "SMS ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d'autres", et "invite les instances fédérales à examiner cette situation en application des dispositions statutaires".

Une possible "consommation excessive d'alcool"

"Les auditions conduites par la mission ont mis en évidence que le caractère déplacé et injurieux des propos de M. Le Graët peut être accentué par la consommation excessive d'alcool", écrivent encore les inspecteurs, après quatre mois et demi d'enquête et plus de 100 témoignages recueillis. Ils affirment avoir pris en compte les observations formulées par ses avocats après l'envoi d'un pré-rapport, le 30 janvier, mais assurent que "le sens général" du rapport définitif, rendu mercredi, "ne s'en est pas trouvé modifié". En conséquence, ils considèrent toujours que le dirigeant de la FFF "ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français".

Des méthodes jugées "brutales" et un comportement "erratique"

Les auditeurs reconnaissent que Le Graët "jouissait d'une image très positive dans le monde du football, après avoir redressé les finances de la FFF et modernisé son organisation au service d'une dynamique sportive positive", avant que l'usage "très centralisé" du pouvoir ne débouche sur "des dysfonctionnements et des logiques claniques". La synthèse souligne par ailleurs "les méthodes brutales et le comportement jugé erratique" de la directrice générale Florence Hardouin, mise à pied en janvier, qui "ne lui permettent plus d'exercer une autorité reconnue".

Relation toxique entre Le Graët et Hardouin

Les "compétences affirmées" de la DG sont certes reconnues mais son "autonomie décisionnelle" a "dérivé vers un isolement inquiétant pour l'institution", affirme le document, en pointant la relation devenue "toxique" entre Le Graët et Hardouin. Celle-ci affirme par ailleurs "avoir souffert du comportement inapproprié" du dirigeant de 81 ans. Le comité exécutif, sorte de gouvernement de la FFF, est aussi pointé du doigt. Le fonctionnement de l'instance, décrite comme "un lieu de constats et de consensus", "illustre une faiblesse d'exercice démocratique" car les projets internes sont "peu ou pas débattus", est-il écrit.