Le président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët "n'a plus la légitimité nécessaire pour administrer" le football français, selon le rapport provisoire de la mission d'audit sur la FFF (Illustration). 1:40
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Cyrille de la Morinerie, avec AFP , modifié à
Le rapport provisoire de la mission d'audit sur la Fédération française de football (FFF), qu'Europe 1 a pu consulter, affirme que le président Noël Le Graët "n'a plus la légitimité nécessaire pour administrer" le football français. Les dirigeants de la FFF ont jusqu'au 13 février pour prendre connaissance de ces conclusions et y répondre.

Le président Noël Le Graët "n'a plus la légitimité nécessaire pour administrer" la Fédération française de football (FFF) compte tenu notamment "de son comportement envers les femmes", pointe le rapport provisoire de la mission d'audit sur la FFF, qu'Europe 1 a pu consulter. Ce rapport provisoire de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), diligentée par le ministère des Sports à l'automne dernier, constate par ailleurs que la politique de l'instance à propos des violences sexistes et sexuelles n'est "ni efficace ni efficiente". Les dirigeants de la FFF ont jusqu'au 13 février pour prendre connaissance de ces conclusions et y répondre, avant publication du rapport définitif et contradictoire.

Une attitude qualifiée "au minimum de sexiste"

"La mission considère que, compte tenu de son comportement envers les femmes, ses déclarations publiques et les défaillances de la gouvernance de la FFF, Noël Le Graët ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français", peut-on lire. Mis en retrait depuis le 11 janvier, et visé par une enquête pour harcèlement moral et sexuel, Noël Le Graët (81 ans) n'est pas épargné par ce pré-rapport. Son attitude vis-à-vis des femmes "peut être qualifié au minimum de sexiste", estiment les inspecteurs. La mission a par ailleurs recueilli des témoignages relatifs à des agissements du dirigeant breton "susceptibles de recevoir une qualification pénale".

 

Les inspecteurs, qui ont effectué le 13 janvier un signalement auprès de la procureure de la République de Paris, ont indiqué qu'ils transmettraient des éléments d'information supplémentaires à la justice. C'est sur la base de ce signalement que le parquet de Paris a ouvert une enquête, mi-janvier.

18 recommandations formulées à la FFF

Mise à pied à titre conservatoire le 11 janvier, la directrice générale de la FFF, Florence Hardouin, est également visée par les inspecteurs de l'IGESR pour son management qui, écrivent-ils, "peut être qualifié de brutal", mais pas de "harcelant". Ses relations avec Le Graët sont qualifiées de "toxiques" : "Le couple président - directrice générale a atteint ses limites", estiment les auditeurs de l'IGESR, évoquant des "logiques claniques" de management et une "vision très auto-centrée du pouvoir".

La mission, qui propose 18 recommandations à la FFF, épingle aussi la politique de l'instance en matière de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, qui "n'est pas une priorité déployée rationnellement par la FFF dans les territoires", selon elle.

Sévèrement secoué depuis cinq mois par des enquêtes journalistiques, des témoignages de femmes l'accusant de comportements sexistes et inappropriés, ou par ses propres déclarations à l'emporte-pièce sur Zinédine Zidane, Noël Le Graët traverse la période la plus délicate de son mandat démarré en 2011. La FFF "ne communiquera ses propres conclusions et décisions après la remise de l'audit définitif diligenté par le ministère des Sports", a réagi l'instance dans un communiqué.