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Jean-François Pérès, édité par Rémi Duchemin , modifié à
L’équipe de France début son Euro mardi soir face à l’Allemagne à Munich, dans la peau d’une favorite. Mais si, sur le plan sportif, tout semble aller pour le mieux, les derniers jours ont montré quelques soucis sur le plan relationnel. Le sélectionneur Didier Deschamps va devoir gérer au mieux les egos de ses joueurs.
ANALYSE

Championne du monde en titre, l’équipe de France fait évidemment partie des favorites de l’Euro. Les Bleus débutent fort, avec une confrontation face à l’Allemagneà Munich mardi soir. Sur le plan sportif, tous les voyants sont au vert. La préparation s’est bien passée et les joueurs français sont sûrs de leur force. Mais pas mal de choses ont changé depuis 2018. Les Bleus ont gagné en confiance et en notoriété, et les egos prennent de plus en plus de place dans le vestiaire et sur le terrain.

Le principal changement, c’est toutefois (évidemment) la présence de Karim Benzema. A 34 ans et malgré l'affaire de la sextape - avec un procès prévu à l'automne -, l’attaquant du Real Madrid est de retour en Bleu et ça change beaucoup de choses. Benzema est une star mondiale, un titulaire incontestable, et sa présence modifie la façon de jouer de l'équipe.

Avec Giroud, de la friture sur la ligne

La principale "victime" de ce changement, c'est le buteur Olivier Giroud, que Benzema avait comparé à un "kart" alors que lui s'imaginait en formule 1. Giroud, auteur d'un doublé face à la Bulgarie en match préparatoire, a quelque peu semé la zizanie dans l'attaque française. Il a déploré l'individualisme de Kylian Mbappé après la rencontre. Un Mbappé qui, lui, loue les qualités techniques et humaines de Karim Benzema. Bref, il y a un peu de friture sur la ligne.

Alors en 2018, la France avait été championne du monde grâce notamment à un état d'esprit irréprochable. Cette fois, Deschamps et son staff devront gérer les egos comme le lait sur le feu.

Qui va tirer les penalties ?

Le dossier, hautement symbolique, du tireur de pénalty illustre ces difficultés potentielles, avec des joueurs obsédés par les statistiques. Depuis la Coupe du monde, le taux de réussite est de 40%, ce qui est très mauvais. Antoine Griezmann assure qu'il reste le tireur numéro un, mais Kylian Mbappé, dans une posture de taulier qu'on ne lui connaissait pas, a feint lundi de ne pas être au courant. "J'ai entendu 'Grizzi' qui avait parlé de ça, mais le coach n'a rien dit. Alors peut-être que j'ai loupé, que je n'étais pas là, mais pour l'instant, il n'y a pas de hiérarchie", a lancé l’attaquant du PSG.

Si jamais les Bleus obtiennent un pénalty contre les Allemands, l’identité du tireur en dira beaucoup sur le leadership de cette équipe. Un leadership qui, d’ailleurs, pourrait ne pas venir de l’attaque. La solution d’apaisement viendra peut-être d'un milieu de terrain qui a désamorcé lui-même l'embrouillamini entre Mbappé et Giroud en se présentant de lui-même en conférence de presse deux jours après. Son influence est réelle dans le groupe et sa personnalité est appréciée de tous. Il s'appelle Paul Pogba.