Quarts de finale euro 2016 : en vrai, l’Islande, ça vaut quoi ?

© KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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Les Bleus ne sont sans doute pas mécontents de rencontrer l’Islande en quart de finale. Mais gare aux joueurs venus du froid. 

Voir l’Islande sortir l’Angleterre en huitièmes de finale de l’Euro, ça ne nous a pas franchement déplu, au Lab Euro. Ça nous a même fait bien rigoler. Par contre, on aimerait autant que nos amis vikings évitent de récidiver en quarts de finale, puisqu’ils affrontent l’équipe de France, dimanche à Saint-Denis. On ne va pas se mentir, les Bleus seront largement favoris. Mais méfiance tout de même. Les Islandais ont des atouts à faire valoir.

  • Les points forts

Une cohésion rare. Cela fait plusieurs années que les tombeurs de l’Angleterre se côtoient en sélection. Cette génération dorée s’est révélée lors de l’Euro Espoirs en 2011, date de l’entrée en fonction de leur entraîneur suédois Lars Lagerbäck. L’homme qui aura révolutionné le football islandais s’est appuyé sur cette ossature pour forger un groupe soudé comme jamais et sûr de sa force. Son credo, c’est la stabilité, pour faire de sa sélection une véritable équipe. La preuve : les mêmes 11 joueurs ont débuté les quatre matches que l’Islande a disputé à l’Euro. Ses troupes se connaissent donc par cœur et donnent tout les uns pour les autres.

Une défense de fer. L’Islande, c’est un 4-4-2 défensif, et rien d’autre. Le ballon est perdu ? Les deux lignes de quatre se resserrent comme un étau sur l’adversaire. Et même les deux attaquants, Bodvarsson et Sigthorsson, sont priés de donner un coup de main en défense. Il faudra donc être particulièrement habile en un contre un ou dans les passes pour tenter d’apporter le danger sur les cages d’Halldorsson. Et ça, ça n’a pas été le point fort des Bleus depuis le début de l’Euro.

L’arme fatale : la touche. Oui, oui, vous avez bien lu. C’est bien sur cette phase de jeu on ne peut plus basique du football que les Islandais sont les plus dangereux. Grâce à son capitaine Gunnarson, qui a élevé l’exercice au rang d’art, une touche dans les 30 derniers mètres, et c’est le ballon dans la surface assuré. Une remise de la tête, et le danger est là. Un exemple ? Lundi soir, contre l’Angleterre, l’égalisation de Sigurdsson est venue d’une touche.

Dans l’ensemble, les Islandais font des coups de pied arrêtés leur arme première. Les Bleus sont prévenus.

  • Les points faibles

Une attaque pas vraiment flamboyante. Forcément, si le point fort de l’Islande est la défense, c’est que son attaque est l’un de ses points faibles. Lors de la phase de poule, les Islandais ont tiré 21 fois au but, le plus faible total des 24 équipes engagées. Même l’Ukraine a fait mieux, c’est dire. Ça tombe plutôt bien, puisque la charnière française sera de toute façon expérimentale, que ce soit Umtiti ou Mangala qui remplacent Rami, suspendu.

Un jeu stéréotypé. Le jeu à l’Islandaise fleure bon l’Angleterre des années 1990. A savoir donc, des loooooooongs ballons vers l’avant, dès la récupération. Ensuite, à Bodvarsson et Sightorsson de se débrouiller en faisant joueur leur stature imposante. On a vu plus efficace. La conséquence, c’est que les Islandais sont très peu maîtres du ballon. Contre l’Angleterre, ils ont culminé à 37% de possession. Et c’était leur meilleur chiffre de l’Euro. Les hommes de Didier Deschamps seront donc les maîtres du jeu, dimanche à Saint-Denis. A eux de jouer.