Des parlementaires en appellent au gouvernement pour sauver les Girondins de Bordeaux

amelie oudéa
La ministre des Sports a reçu une lettre de dix parlementaires réclamant l'intervention du gouvernement dans le dossier des Girondins de Bordeaux. © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP
Dix parlementaires de Gironde, dénonçant "l'arrêt de mort" que risquent les Girondins de Bordeaux, ont demandé lundi à la ministre des Sports de "se saisir du sujet" et de recevoir une délégation du club rétrogradé en troisième division du football français. Les députés affirment que "nous ne pouvons nous résoudre" à "l'arrêt de mort de notre club".

Dix parlementaires de Gironde, dénonçant "l'arrêt de mort" que risquent les Girondins de Bordeaux, ont demandé lundi à la ministre des Sports de "se saisir du sujet" et de recevoir une délégation du club rétrogradé en troisième division du football français. Dans une lettre ouverte adressée à Amélie Oudéa-Castéra, les sénateurs et députés affirment que "nous ne pouvons nous résoudre" à "l'arrêt de mort de notre club, sa liquidation judiciaire". "Il serait profondément injuste qu'un club qui apporte de nombreuses garanties ne puisse être autorisé à intégrer la deuxième division masculine en apportant les correctifs exigés", ajoutent les élus signataires, dont la radicale Nathalie Delattre, vice-présidente du Sénat.

300 emplois menacés

Relégué sportivement en Ligue 2 à la fin de la saison passée, Bordeaux a été rétrogradé en National (3e division) par la DNCG, le contrôleur de gestion du football français, après examen des finances du club. La décision a été confirmée la semaine dernière en appel, mais les Girondins vont déposer un recours devant le Comité olympique français (CNOSF).

 

"Alors que le club souhaite évidemment saisir le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) afin de proposer une conciliation à la Fédération française de football (...), le gouvernement doit se saisir du sujet", ajoute la lettre. "Trois cents emplois directs et au moins autant d'indirects en dépendent, et c'est tout un territoire qui compte se battre", écrivent les élus, appelant la ministre à recevoir "dans les meilleurs délais, une délégation mandatée par le club". "Condamner le club, c'est mettre fin à l'activité d'une équipe féminine qui compte dans ses rangs plusieurs joueuses internationales", relève le texte en plein Euro féminin de football en Angleterre.

"L'État n'est pas légitime à intervenir dans le traitement de ce dossier"

La lettre est signée également des députés majorité présidentielle Thomas Cazenave, Florent Boudié, Pascal Lavergne, Sophie Mette, Sophie Panonacle et Éric Poulliat et des sénateurs Alain Cazabonne (Union centriste), Florence Lassarade (LR) et Monique de Marco (EELV).

Après la décision du gendarme financier du foot, la ministre des Sports avait déclaré dans un communiqué diffusé jeudi que "l'État n'est pas légitime à intervenir dans le traitement de ce dossier", notant le "cadre juridique précis" des instances sportives, dans lequel l'État n'a pas sa place. Elle a par ailleurs reçu un courrier émanant de deux administrateurs judiciaires désignés par le Tribunal de commerce de Bordeaux pour mener le processus de conciliation lancé par le club le 13 juin dernier.

La lettre aussi transmise à la FFF

Dans leur lettre, également transmise au président de la Fédération française (FFF) Noël Le Graët, et dont l'AFP a pris connaissance, les conciliateurs dénoncent "des erreurs manifestes" dans la notification motivée de la commission d'appel de la DNCG.

 

Ils constatent notamment que cette dernière "n'attache aucune valeur juridique" à l'ordonnance du tribunal de commerce de Bordeaux, qui pointe que les Girondins ne sont pas en cessation de paiement. Ils y évoquent le "sérieux de la restructuration" et "l'homologation des accords avec les créanciers (King Street et Fortress)".