Dakar : Sébastien Loeb veut "se battre jusqu'au bout" pour la victoire

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Sébastien Loeb part à la conquête du Dakar à partir de samedi. © FRANCK FIFE / AFP
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avec Axel May et AFP , modifié à
Le pilote alsacien, légende du WRC, s'attaque à partir de samedi à son troisième Dakar, avec la volonté de le gagner.

Sébastien Loeb retourne au charbon dans le désert. Neuvième en 2016 pour sa première participation puis dauphin de Stéphane Peterhansel l'an dernier, le nonuple champion du monde de rallye WRC va prendre le départ de son troisième Dakar, samedi, à Lima, au Pérou, toujours avec Peugeot. "Il y a deux ans, c'est moi qui avais fait une erreur, j'avais fait un tonneau", explique le pilote alsacien au micro d'Europe 1. "L'an dernier, on (il participe au Dakar avec son fidèle copilote, Daniel Elena) n'a pas eu de chance parce qu'on était à nouveau sur un très bon rythme, mais on a eu un petit problème mécanique qui nous a coûté plus de 20 minutes et donc, on a cravaché pour revenir mais ça n'a pas tout à fait suffi face à (Stéphane) Peterhansel (vainqueur avec 5'13" d'avance). Le rallye-raid est une discipline qui demande beaucoup d'expérience, que ce soit pour le pilote mais aussi pour le copilote. J'espère que l'expérience qu'on a prise depuis deux ans nous permettra de nous battre jusqu'au bout."

Du lourd chez Peugeot. Se battre, Loeb devra d'abord le faire contre les autres pilotes Peugeot lors de cette 40ème édition du célèbre rallye-raid, la dixième en Amérique du Sud. La marque au lion aligne en effet une "dream team", avec, outre Loeb, trois autres 3008KDR Maxi pilotées par Peterhansel (treize victoires sur le Dakar, dont sept en voiture, et les deux dernières avec Peugeot), Cyril Despres, quintuple vainqueur à moto, et enfin l'Espagnol Carlos Sainz, vainqueur du Dakar en 2010 et double champion du monde de rallye.

Du très lourd et ce, d'autant plus que le nouveau règlement a lesté les Peugeot, meilleures voitures du plateau lors des deux dernières éditions, de quelques kilos supplémentaires. "L'an dernier, c'était déjà très serré sur la piste (six voitures et trois marques différentes avaient fini en moins de deux heures)", admet Loeb. "Une Toyota bien conduite allait déjà plus vite que nous. (Le nouveau règlement) leur enlève 100 kg, et nous en rajoute 50. Plus des nouveaux pneus pour eux, plus des battements de suspension... En performance pure sur de la piste, ça va être compliqué." Face à l'armada Peugeot, Toyota aligne deux équipages de choix, avec le Qatarien Nasser al-Attiyah et le Sud-Africain Giniel de Villiers, et Mini s'appuiera sur deux anciens pilotes moto, l'Espagnol Nani Roma et le Polonais Jakub Przygonski.

"Au début, je roulais plus vite, trop vite". Ce Dakar s'annonce d'autant plus compliqué pour Loeb que le tracé, qui traversera trois pays (Pérou, Bolivie et Argentine) va faire la part belle aux passages sablonneux. "Autant la première année, c'était beaucoup de spéciales typées WRC, la deuxième un peu moins, et là c'est encore moins", regrette Loeb. "On est vraiment dans des parcours typés rallye-raid dans lesquels mon expérience de pilote WRC ne va pas me servir à grand-chose. Ce sera sans doute plus difficile dans la navigation, au niveau rythme de pilotage dans le hors-piste." Mais Loeb estime avoir progressé dans ce domaine. "L'an dernier, on a compris que le but ce n'était pas toujours de rouler le plus vite possible", précise-t-il. "Il faut être parfois un peu plus patient, prendre le temps de décomposer, de laisser le temps au copilote de s'assurer du bon chemin, avant de réattaquer. Au début, je roulais plus vite, mais trop vite. Daniel (Elena) a beaucoup progressé dans la navigation car c'est quelque chose qui était nouveau pour lui aussi."

Pour Loeb, c'est sans doute l'année ou jamais. Non pas que les années commencent à peser (l'Alsacien fêtera en février prochain ses 44 ans), mais Peugeot a annoncé son retrait après cette édition. Et le nonuple champion du monde WRC n'entend pas, pour le moment en tout cas, poursuivre l'aventure du Dakar sous un autre pavillon. "Peugeot devait choisir entre le Dakar et un retour éventuel au Mans ou le rallycross et ils ont choisi le rallycross. Moi, je participe déjà au Dakar et au rallycross, donc c'est un choix qui me va bien. J'ai décidé de continuer avec Peugeot dans les années futures en rallycross, donc l'avenir sera plutôt dans cette discipline-là plutôt qu'au Dakar."

Cinquième en 2016, Loeb a terminé 4ème du championnat du monde de rallycross, nouvelle discipline du sport automobile, née en 2014, qui se déroule sur un circuit fermé alternant terre et asphalte, avec des véhicules de type rallye. "On est en train de développer une nouvelle voiture pour cette année et j'espère qu'on sera en bagarre pour le titre également", souligne l'Alsacien, qui n'a pas, bien au contraire, perdu son appétit de victoires.

Présent sur trois rallyes WRC en 2018. Outre sa participation au Dakar et son engagement en rallycross avec Peugeot, Loeb va également effectuer trois piges de luxe pour Citroën en championnat du monde des rallyes WRC. Ce sera au Mexique, en Corse et en Catalogne.