Crête, succès, dérapages : ce que l’on retiendra de "loulou" Nicollin

Louis Nicollin lors des célébrations du titre de champion de France, en 2012.
Louis Nicollin lors des célébrations du titre de champion de France, en 2012. © PASCAL GUYOT / AFP
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Le président du club de foot de Montpellier, mort jeudi à l’âge de 74 ans, a considérablement marqué le foot français. 

Son verbe haut et ses excentricités ont marqué le foot français pendant 40 ans. Louis Nicollin, l’historique et emblématique président de Montpellier, est mort jeudi à l’âge de 74 ans. Cet homme haut en couleurs, célèbre pour ses sorties verbales et sa faconde, a incarné presque à lui seul son club, qu’il a pris en division amateur en 1974 jusqu’à en faire un magnifique et inattendu champion de France en 2012. Voici ce que l’on retiendra de "Loulou" Nicollin.

  • L’emblème de Montpellier

Louis Nicollin est avant tout l’homme d’un club. Pourtant, lorsqu’il prend la tête de Montpellier en 1974, l’équipe évolue encore au niveau amateur. Mais en à peine huit ans, avec l'aide du maire de l'époque Georges Frêche, le club gravit les échelons à toute vitesse : huit ans plus tard, en 1982, Montpellier monte en première division. Malgré plusieurs passages par l’étage inférieur, le club devient une place forte du foot français et remporte la Coupe de France en 1990, le premier trophée de l’ère Nicollin. Avant l’apothéose, en 2012.

  • Le titre de champion de France et la crête orange

Le Montpellier version Nicollin sera lié pour l’éternité au titre de champion de France de 2012. Personne n’aurait pourtant parié sur le MHSC. Car qui pouvait croire qu’un club aussi modeste, avec un effectif certes talentueux mais jeune (Giroud, Belhanda, Stambouli, Yanga-Mbiwa, Jourdren), puisse terminer devant les stars du PSG version Qatar ? Peut-être pas "Loulou" lui-même, qui fête le titre avec une crête orange et bleue sur la tête, les couleurs de son club. Une image devenue mythique.

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Louis Nicollin lors du titre de champion de France, en 2012. (Photo AFP) 

  • Des sorties fracassantes (et polémiques)

Sa légende, Louis Nicollin l’a forgée aux yeux du grand public à travers ses improbables sorties médiatiques. Quelques exemples ? "Les grands entraîneurs sont ceux qui gagnent des titres avec des demi-bons. Avec Courbis, on est montés en Ligue 1 avec des demi-mongoliens", racontait-il. Une autre, en 2009, lui vaudra des accusations d’homophobie : "Pedretti a tout commandé sur le terrain, mais celui-là, quand il viendra à Montpellier, on va s'en occuper. Ce type est une petite tarlouze." Une chose est en tout cas certaine : "Loulou", on l’aimait ou on le détestait.

  • Paternaliste et père fouettard

Ce personnage haut en couleurs a également considérablement marqué, en bien ou en mal, ses joueurs et ses entraîneurs. Chaque année, ou presque, on a entendu "Loulou" successivement louer puis égratigner ses coaches, de Roland Courbis à Michel Mézy en passant par René Girard. Avec les joueurs, ce fut la même rengaine, à la fois paternaliste, avec un cœur immense, ou père fouettard parfois injuste. Un homme entier, on vous dit.

  • Un amateur de bonne chair et de maillots

Louis Nicollin, c’était aussi un physique imposant, une "gueule". Amateur de bonne chair, il croquait avec le même appétit tous les autres sports, et pas que le foot. Il a ainsi été brièvement sponsor du Paris Basket et du Paris Handball. Une passion dévorante, qui l’a amenée à collectionner des maillots et des objets de sportifs du monde entier. Un musée finalement à l’image de son propriétaire : hors-normes.

 

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