Coupe du monde de rugby : quelles chances pour les Bleus ?

Nakaitaci 1280
Noa Nakaitaci inscrit l'essai décisif des Bleus lors de la victoire en demi-teinte contre l'Ecosse. © LOIC VENANCE / AFP
  • Copié
, modifié à
A une semaine de l’entrée en lice du XV de France, Europe1.fr fait le point sur l’état de forme des joueurs de Philippe Saint-André. Et sur leurs chances de soulever le trophée William Webb-Ellis.

Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu les Bleus enchaîner deux victoires de rang. En temps normal, les joueurs de Philippe Saint-André auraient dû se rengorger après les succès contre l’Angleterre (25-20) et l’Ecosse (19-16) remportés lors des matches de préparation. Pourtant, à une semaine du premier match de poule de la Coupe du monde anglaise contre l’Italie, au sein du XV de France, personne ne pavoise. Et pour cause, comme le résume sans détours Pascal Papé sur Rugbyrama : "L’humilité, on en a puisque ça fait trois ans qu’on en chie". Un franc-parler qui illustre bien l’état d’esprit actuel du XV de France, qui ne peut plus se cacher. Retombés au 7e rang du classement mondial, les Bleus ont enchaîné quatre  tournois des VI Nations très décevants ces dernières éditions (4es en 2012, derniers en 2013, à nouveau 4es en 2014 et en 2015). Des résultats qui ont valu un déluge de critiques au sélectionneur Philippe Saint André, nommé à ce poste après la Coupe du monde 2011.

  • Tournoi des VI Nations raté, Coupe du Monde assurée ?

Une situation qui n’est pas sans rappeler celle du XV de France de l’ère Lièvremont. Arrivés en Nouvelle-Zélande sans repères et sans confiance, les Bleus avaient pourtant atteint la finale de la Coupe du monde, frôlant l’exploit contre le grand favori néo-zélandais (7-8). Depuis un moment, tous les quatre ans, l’équipe de France a pris la bonne habitude de surprendre ses rivaux. En 1999, les Bleus frôlent la cuillère de bois au Tournoi des V Nations qu’ils finissent à la dernière place. Quelques mois plus tard, ils signent l’un des plus beaux exploits de l’histoire du rugby en éliminant la Nouvelle-Zélande de Jonah Lomu en demi-finale (43-31).

En 2003, au terme d’un tournoi tout aussi décevant (3e), ils s’inclinent en demi-finale contre le futur vainqueur anglais, porté par la botte de Johnny Wilkinson. A l’inverse, alors qu’ils brillent aux VI Nations (1ers avec une seule défaite contre les Anglais à Twickenham) en 2007, ils signent une Coupe du monde décevante, s’imposant seulement grâce à une erreur d’arbitrage contre la Nouvelle-Zélande en quart-de-finale.

  • Une préparation unique

Si l’histoire récente semble donc donner des signes rassurants, les Bleus de Philippe Saint-André peuvent aussi compter sur leur préparation physique intensive pour espérer briller en Angleterre dès la semaine prochaine. Et pour cause, avant chaque Coupe du monde, le XV de France bénéficie d’un avantage comparatif non négligeable : une préparation beaucoup plus longue que les autres grandes nations de la planète ovale (deux mois et demi). De quoi donner confiance à Julien Deloire, le préparateur physique sur Rugbyrama : "Je suis convaincu qu’on sera en mesure d’optimiser bien plus nos joueurs que ne le feront les autres Nations. Ils n’ont pas l’occasion de se préparer autant pour un tel événement. Mais tous les autres pays ne vont pas partir siroter des cocktails aux Bahamas. Ils vont aussi travailler et on peut s’attendre à des joutes très élevées".

  • Principaux dangers : les Néo-Z et les Anglais

On doute effectivement que les Néo-Zélandais ou les Anglais troquent le ballon ovale pour le cocktail. Car à l’approche de la Coupe du monde, les Bleus, s’ils veulent l’emporter, devront avant tout se méfier de ces deux équipes. Les Blacks n’ont perdu que trois matches sur les 47 derniers qu’ils ont disputés, tandis que le jeune XV de la Rose anglais, prometteur lors du dernier Tournoi, sera supporté par tout un peuple. Attention aussi aux Australiens, vainqueurs du Four Nations et tombeurs des Blacks, et aux Irlandais, doubles vainqueurs en titre du Tournoi des VI Nations. Enfin, l’Afrique du Sud et le Pays de Galles, malgré la blessure de Lee Halfpenny, seront des adversaires redoutables.

  • La première place du groupe, à tout prix

Seule différence avec les éditions précédentes de la Coupe du monde, la France, qui monte généralement en puissance jusqu’au matches à élimination directe, devra être à 100% dès la première rencontre cette année. Car il faudra sortir premier d’une poule où figurent l’Irlande et l’Italie. Le XV du trèfle a battu les Bleus lors du dernier tournoi, alors que l’Italie les a déjà battus deux fois (en 2011 et 2013). Contrairement aux éditions précédentes, la France n’aura donc pas le droit à l’erreur, sous peine de voir sa Coupe du monde se terminer prématurément. Ou bien, en cas de deuxième place, de devoir probablement jouer la Nouvelle-Zélande dès les quarts de finale. Pour le reste, faisons tout de même confiance à la capacité des Français à se surpasser en Coupe du monde. Ce ne sont pas les All Blacks qui diront le contraire.       

Rugby : pourquoi y a-t-il des étrangers dans les équipes nationales ?