Attentat de Dortmund : le gardien de but confie son mal-être

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Roman Bürki n'a pas pu passer une nuit normale depuis l'attaque contre le bus de son équipe. © PATRIK STOLLARZ / AFP
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A.H. , modifié à
Près d'une semaine après l'attaque du bus des joueurs du Borussia Dortmund, Roman Bürki évoque son traumatisme, ses nuits sans sommeil et sa rancœur contre l'UEFA.

Roman Bürki se trouvait face à Marc Bartra, le joueur blessé au bras, quand les trois engins explosifs ont brisé les vitres du car du Borussia, le 11 avril. Presque une semaine après l'attaque, le gardien de Dortmund reste profondément marqué.

"Je me réveille en sursaut". Dans un entretien accordé au journal suisse Der Bund, relayé par L'Equipe lundi, Roman Bürki raconte ce moment où lui et ses coéquipiers ont entendu "un bruit énorme". "Toutes les têtes se sont tournées vers le côté. Ensuite, il y a eu un moment de calme, et soudain, quelqu'un a crié. Marc…", témoigne-t-il. Quelques secondes qui "ont tout changé, même le football", confie le joueur. Le traumatisme est tel qu'aujourd'hui encore, Roman Bürki souffre de problèmes de sommeil. "Inconsciemment, je tremble et je me réveille en sursaut. C'est le plus terrible : je n'ai pas encore pu passer une nuit normale".

Les joueurs avaient les larmes aux yeux. Au cours de cette interview, le gardien de Dortmund fustige aussi - comme d'autres joueurs et dirigeants avant lui - la décision de l'UEFA de reporter le match moins de 24 heures après l'attaque. "Il était terrible de devoir jouer le lendemain, je ne pouvais pas du tout me concentrer. Sur le terrain, je voyais tout en retard, comme si j'avais un voile devant les yeux. Après le match, les émotions sont vraiment ressorties. Il y avait des larmes dans les yeux de tous les joueurs", raconte-t-il. "Si nous avions pu avoir le choix, aucun d'entre nous n'aurait joué", affirme Bürki.

Le goal du Borussia dénonce le "culot" de certains "responsables de l'UEFA ou de la FIFA", qui affirmaient que le match aurait été annulé si quelqu'un était mort, "ceux pour qui seul compte l'argent et pas l'être humain".