Anelka : après Knysna, "ça n’arrangeait ni la Fédération ni L’Équipe de révéler la vérité"

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Nicolas Anelka avait été exclu de l'équipe de France. © FRANCK FIFE / FILES / AFP
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Europe1.fr
Alors que Raymond Domenech a récemment reconnu que le joueur ne l'avait pas insulté lors de la Coupe du monde 2010, Nicolas Anelka estime que la Fédération française a volontairement évité de le défendre. 

Encore aujourd'hui, ce qui s'est passé dans le vestiaire des Bleus, le 17 juin 2010 à la mi-temps de France-Mexique lors du Mondial reste l'objet de spéculations. Alors que la publication en une de l'Equipe deux jours plus tard d'insultes attribuées à Nicolas Anelka destinées au sélectionneur Raymond Domenech avait mené à l'exclusion de l'attaquant et à la fameuse grève des joueurs, Raymond Domenech a récemment affirmé qu'Anelka n'avait en réalité jamais tenu de tels propos. Dans le Journal du dimanche, Nicolas Anelka estime que "ça n'arrangeait ni la Fédération ni l'Equipe de révéler la vérité".

Dans un documentaire publié sur Canal + le 3 juin, l'ancien sélectionneur a en effet raconté pour la première fois sa version des faits. Et les propos tenus par Nicolas Anelka sont selon lui bien loin du "va te faire enculer, sale fils de pute" affiché en une du quotidien sportif. "Il y a un moment avec des joueurs dans un vestiaire, on a des explications, voila c'est tout. Mais il n'a pas dit ce qui a été écrit dans les journaux, ça c'est une certitude", affirme Raymond Domenech, qui précise que c'est surtout le tutoiement employé par le joueur qui l'avait choqué. "Le truc qui m'avait vexé, c'est qu'il m'a tutoyé. Pour moi c'est un manque de respect de la fonction". "Tu n'as qu'à la faire ton équipe de merde", aurait selon lui notamment déclaré Anelka.  

"Je n'ai aucune rancœur". Mais pourquoi sortir du silence après toutes ces années ? "S'il avait dit ça le jour de cette une, pas de grève des joueurs. Pas de grève, pas de bus. Donc pas de scandale mondial. Peut-être même une victoire dans le dernier match et une qualification à la clé", fait remarquer Nicolas Anelka dans le JDD. "Mais ça n'arrangeait ni la Fédération ni l'Equipe de révéler la vérité. Il semblait préférable de la cacher, de condamner le geste solidaire envers moi. Je n'ai aucune rancœur, juste un sourire en coin car le faux est voué à disparaître. Lorsqu'on dit la vérité, on dort bien. Et je dors très bien", ajoute l'ancien buteur de Chelsea.  

Nicolas Anelka dit cependant pouvoir comprendre que Domenech ait mal pris le tutoiement employé par le joueur, "mais de mon côté, j'avais trouvé guère respectueuse la façon dont il m'avait parlé en rentrant dans le vestiaire. On est tous adultes, pères de famille. Je respecte le coach, mais je ne suis pas son fils". 

Il avait bien vécu son éviction de la liste en 1998. Celui qui a décliné l'invitation au match des 20 ans de France 98 revient également sur sa présence parmi les six joueurs écartés par Aimé Jacquet avant la Coupe du monde remportée par la France. "J'ai très bien vécu cet épisode, car, à l'époque, je m'étais dit qu'il existait pire que de louper un Mondial", affirme-t-il. "Sans doute que je ne mesurais pas la chance de participer à une telle épreuve. Du moins j'imaginais que j'avais le temps", confie-t-il, ajoutant avoir profité de son absence à la Coupe du monde pour passer son permis de conduire. Et pendant la finale, Anelka se trouvait dans l'Eurostar pour Londres, où il rejoignait alors son club d'Arsenal.