Affaire Laporte : la FFR "se réjouit" que la justice soit saisie

Pour l'IGJS, Bernard Laporte serait à l'origine d'"une intrusion inappropriée dans le fonctionnement de la commission".
Pour l'IGJS, Bernard Laporte serait à l'origine d'"une intrusion inappropriée dans le fonctionnement de la commission". © BENJAMIN CREMEL / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
La FFR attend de la justice qu'elle apporte "la vérité" dans un dossier où subsistent "des zones d'ombre", selon elle. 

La Fédération française de rugby (FFR) "se réjouit" de la transmission à la justice du rapport du ministère des Sports sur les pressions qu'aurait exercées Bernard Laporte, patron du rugby français, pour réduire des sanctions contre le club de Montpellier, a-t-elle indiqué mardi dans un communiqué.

"Apporter la vérité". "Comme l'indique la ministre (des Sports, Laura Flessel, ndlr) dans un communiqué de presse, 'les preuves manquent'. Aussi, la FFR se réjouit que la justice puisse prochainement lever les soupçons qui pèsent sur la qualité des décisions rendues par ses instances. À l'abri des rumeurs et de toute instrumentalisation, il lui appartiendra d'apporter la vérité" écrit la FFR.

"Des zones d'ombre". "On constate qu'il reste des zones d'ombre. C'est pour ça que le rapport (de l'Inspection générale des services judiciaires, IGJS) est transmis au procureur", avait indiqué lundi le ministère. Il appartiendra désormais au parquet concerné d'ouvrir ou non une enquête pénale. En cause, une possible intervention de Laporte, président de la FFR, auprès de la commission d'appel fédérale, fin juin, pour réduire des sanctions frappant Montpellier. 

"Une intrusion inappropriée" ? Ce club est dirigé par l'entrepreneur Mohed Altrad, dont le groupe éponyme avait signé un contrat d'image début 2017 avec une société de Bernard Laporte, BL Communication. En mars, le groupe Altrad est également devenu sponsor maillot du XV de France. Face à la polémique, Bernard Laporte avait annoncé qu'il renonçait à son contrat.

D'après les conclusions de l'IGJS, les trois membres de la commission d'appel de la FFR sont tombés d'accord le 29 juin pour sanctionner Montpellier d'une amende de 70.000 euros et d'une suspension de terrain. Or, toujours selon les inspecteurs, cette sanction, non notifiée dans l'immédiat, a été revue à la baisse le lendemain (20.000 euros d'amende, pas de suspension de stade), après un coup de fil de Bernard Laporte au président de la commission d'appel Jean-Daniel Simonet. Sans préjuger de la teneur de la conversation, les inspecteurs de l'IGJS notent dans leur rapport qu'il s'agit d'une "intrusion inappropriée dans le fonctionnement de la commission", a indiqué une source proche du dossier.

La FFR promet un plan d'actions. "Soucieuse de restaurer la confiance de chacun dans l'organisation du rugby français, la FFR proposera à la ministre un plan d'actions afin d'améliorer le fonctionnement de sa commission d'appel. Elle lui soumettra également les travaux de préfiguration de la Haute Autorité pour l'équité et la transparence dans le rugby", a aussi écrit la FFR.