Vous avez dit Olympique ?

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Yannick SAGORIN , modifié à
Marseille-Lyon, telle est l'affiche de clôture de la 18e journée de Ligue 1 ce week-end. Un cadeau de Noël avant l'heure si tant est que les deux clubs nous livrent le même spectacle que la saison passée: une comédie dramatique en deux actes conclus sur des scores de 5-5 et 2-1 en faveur des Phocéens. L'enjeu, à coup sûr, en vaudra la chandelle. En particulier pour un OM qui a sans doute plus à perdre que son adversaire dans ce match.

Marseille-Lyon, telle est l'affiche de clôture de la 18e journée de Ligue 1 ce week-end. Un cadeau de Noël avant l'heure si tant est que les deux clubs nous livrent le même spectacle que la saison passée: une comédie dramatique en deux actes conclus sur des scores de 5-5 et 2-1 en faveur des Phocéens. L'enjeu, à coup sûr, en vaudra la chandelle. En particulier pour un OM qui a sans doute plus à perdre que son adversaire dans ce match. Suite d'un match tout bonnement abracadabrantesque, sanctionné à Gerland par un improbable 5-5 au tableau d'affichage, le dernier OM-OL en date avait lancé Marseille sur la voie de la consécration, ouvrant une parenthèse de sept victoires consécutives déterminantes dans l'acquisition du titre national tant et si longtemps attendu. Cette saison, le calendrier a voulu que ce soient les Phocéens qui reçoivent en premiers, limitant de fait l'impact potentiel des débats olympiens. Ce qui n'empêchera pas le classique des Olympiques de sentir le soufre, ce dimanche soir au Vélodrome. Favori assumé à sa propre succession il y a quelques semaines encore tandis qu'il caracolait en tête du championnat, l'OM a perdu de sa superbe en l'espace de trois matches, ne compilant que deux unités sur neuf possibles et se laissant dépasser puis distancer (4 longueurs) par un Losc bien plus convaincant dans le jeu. Par ailleurs devancé par le PSG, l'OL et le Stade Rennais, Marseille occupe une cinquième place indigne de ses ambitions à l'ouverture de cette 18e levée de L1 et se doit de réagir face à Lyon sous peine de passer les fêtes loin du wagon de tête. Pour les Gones, justement, l'occasion est belle de décrocher un rival que les intéressés présentent volontiers comme leurs principaux concurrents dans leur entreprise de reconquête. Si les Rhodaniens venaient à s'imposer en Provence dimanche soir - une performance qu'ils ont réalisée à cinq reprises ces douze dernières années, pour cinq matches nuls et seulement deux succès des locaux - ce sont cinq unités d'avance qu'ils prendraient sur leurs victimes du soir, et un ascendant psychologique sans doute plus fructueux encore. De quoi inciter à employer les grands moyens. Aulas entre en scène Toujours très habile dans sa communication, le président lyonnais Jean-Michel Aulas n'a ainsi pas manqué d'ouvrir les hostilités médiatiques dans La Provence... l'air de rien: "Je sais comment ça se passe au cours d'une semaine d'avant-match du côté de la Canebière et j'ai trouvé que Dassier était un bon élève. Je l'ai d'ailleurs félicité! Je lui ai dit qu'il apprenait vachement vite." Et le grand patron d'ajouter, en référence aux plaintes formulées la semaine dernière par les Marseillais à l'issue du match contre Auxerre: "Je n'aimerais pas être à la place de l'arbitre choisi pour dimanche. Il va arriver dans un contexte un peu paranoïaque." Qualifiée de "théâtrale" par José Anigo, cette intervention n'en trahit pas moins une vraie tension, évidemment liée aux perspectives qu'offre ce choc. "Sur le terrain, il y a effectivement beaucoup d'enjeu, et je pense que ce ne sera pas un match amical", admet le directeur sportif de l'OM, avant de nuancer son propos: "Ce sera embêtant pour l'équipe qui perdra, mais pas déterminant. A la trêve l'an dernier, on avait beaucoup de points de retard (11 sur Bordeaux avec un match en moins, ndlr) et on a su relever la tête. Là, on est à quatre points de la première place... quasiment rien !" Des absents de marque dans les deux camps "Ce match n'est pas un tournant du championnat mais reste un match important comme toutes les confrontations directes dans la course au titre, renchérit Didier Deschamps. Lyon a deux points d'avance, on se retrouve donc un peu plus qu'eux dans l'obligation de gagner. L'objectif est de repasser devant eux avant la trêve." Pas simple, alors que les Phocéens, certes renforcés par Rod Fanni, seront privés de leur charnière centrale coutumière du fait des suspensions de Souleymane Diawara et Stéphane Mbia, sans oublier le forfait de leur sentinelle Edouard Cissé. Au vu de la forme du moment des attaquants lyonnais - Lisandro Lopez et Bafétimbi Gomis ayant chacun inscrit quatre buts lors des quatre dernières journées de championnat - ces absences risquent fort de peser dans la balance en faveur d'un OL qui reste sur dix matches sans revers en L1, dont sept victoires. Malgré les forfaits de Cris et Toulalan, et alors que Diakhaté, Réveillère et Pjanic sont incertains, Claude Puel entend bien surfer sur cette dynamique au Vélodrome: "Il faut continuer sur notre lancée. Il risque d'y avoir des différences à la trêve, donc c'est important de bien figurer à Marseille. C'est une occasion de marquer les esprits." Autant dire qu'un partage des points ne contenterait personne dimanche soir. Un gage de spectacle ?