Vinokourov prend la tête

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François TESSON , modifié à
GIRO - Le Kazakh s'est emparé du maillot rose lors de la 3e étape remportée par Weylandt.

GIRO - Le Kazakh s'est emparé du maillot rose lors de la 3e étape remportée par Weylandt.Assez rare pour être soulignée, cette journée de repos, qui intervient dès le quatrième jour de course, n'en sera pas moins la bienvenue pour les coureurs du Tour d'Italie. Car c'est bien un peloton déjà éreinté qui va s'envoler pour Cuneo, si le trafic aérien, encore perturbé par le nuage de cendres, le permet. Il y a fort à parier que nul ne regrettera de quitter les Pays-Bas, hôte des premiers kilomètres du Giro, tant les coureurs ont vécu deux journées difficiles. Et ce n'est pas Cadel Evans qui dira le contraire.Le champion du monde australien, porteur du maillot arc-en-ciel, réputé maudit au sein du peloton, a découvert que le rose pouvait aussi être synonyme de mauvaise fortune. Comme Wiggins la veille, Evans n'aura conservé sa tunique que pendant 24 heures, pour la céder à Alexandre Vinokourov. Le leader de la formation BMC, avait su se sortir indemne de la 2e étape qui a vu plus de la moitié du peloton toucher terre, au rythme des innombrables séparateurs de chaussée néerlandais. Lundi, en coureur d'expérience, il a d'abord su éviter le piège des bordures, avant d'être embarqué dans une chute à un peu plus de 10 kilomètres de l'arrivée, qui lui coûtera 45 secondes et de gros efforts pour rallier l'arrivée. Mais l'Australien n'est pas le seul à avoir laissé des plumes.Evans chuteComme la veille, cette troisième étape, dépourvue de côte référencée, était destinée aux sprinteurs. Mais aussi, et surtout, propice à une course nerveuse. Dès que les fuyards, Kaisen, Stamsnijder et Pineau ont été repris, le peloton s'est emballé. Certains avaient retenu la leçon de la veille, et étudié le parcours du jour, qui empruntait les bords de la Mer du Nord, balayés par le vent. Résultat, à 90 kilomètres de l'arrivée, les premières cassures se sont formées, avec comme victime de marque, Damiano Cunego, déjà piégé dimanche. Le vainqueur l'édition 2004 rentrera finalement, après 30 kilomètres d'efforts fournis par son équipe Lampre, à chasser derrière un peloton en file indienne. Plus loin, un autre groupe comprenant notamment les Italiens Simoni, Pozzovivo, Bruseghin et Petacchi ralliera Mittelbourg avec plus de huit minutes de retard. C'est déjà terminé pour ceux-là au général, tout comme pour le malheureux Christian Vande Velde, victime d'une chute, et contraint à l'abandon, l'épaule en vrac.Une nouvelle chute, cette fois-ci en tête du peloton, fera encore plus de dégâts. A terre pour le deuxième jour de suite, en compagnie de plusieurs de ses équipiers, Bradley Wiggins terminera l'étape en roue libre, perdant plus de quatre minutes. Mais c'est surtout le maillot rose qui paiera le prix fort. Esseulé dans les bordures, abandonné par ses coéquipiers d'une très faible équipe BMC pendant que les Liquigas et les Astana « couvaient » Basso, Nibali et Vinokourov, les vrais gagnants du jour, Cadel Evans devait revenir, seul, après sa chute. Puis travailler lui-même derrière le groupe de tête, parfois aidé par des coéquipiers de Sastre, autre battu avec... Cunego. Et c'est le champion du monde en personne qui coupait la ligne d'arrivée en tête du groupe de chasse, avec 45 secondes de retard sur le groupe Vinokourov. On disait Evans esseulé au sein de la Pharma- Lotto l'an passé. La situation semble encore pire chez BMC. Et se profile le contre-la-montre par équipes mercredi.Et les sprinteurs, au fait ? Parmi la petite trentaine de coureurs qui composaient le groupe de tête, ils n'étaient pas si nombreux. Emmené par le train de la Columbia, André Greipel s'est manqué, gêné dans le dernier virage par Wouter Weylandt, le futur vainqueur. Le coureur de la Quick Step a finalement remporté un sprint à quatre (!), devant Graeme Brown, Robert Förster et Danilo Hondo. Trois vainqueurs d'étapes différents, trois leaders différents, autant de symboles d'un début de Giro des plus cahotiques.