Une Jacques-Vabre particulière

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C'est une neuvième édition de la Transat Jacques-Vabre particulière qui s'élance dimanche du Havre. En effet, pour la première fois depuis sa création en 1993, il n'y aura pas de multicoques de 60 pieds. Du coup, le plateau est resserré avec six multis de 50 pieds et une flotte de 14 monocoques Imoca très homogène, qui verra le Foncia du tandem Desjoyeaux-Beyou défendre son titre.

C'est une neuvième édition de la Transat Jacques-Vabre particulière qui s'élance dimanche du Havre, d'abord parce que le port d'arrivée a changé (Puerto Limon au Costa Rica a remplacé Salvador de Bahia), ensuite parce que pour la première fois depuis sa création en 1993, il n'y aura pas de multicoque de 60 pieds. Du coup, le plateau est resserré avec six multis de 50 pieds et une flotte de 14 monocoques Imoca très homogène, qui verra le Foncia du tandem Desjoyeaux-Beyou défendre son titre.Comme un vide. En arpentant les quais du bassin Paul-Vatine où sont stationnés depuis le dernier week-end d'octobre les bateaux en partance dimanche pour la neuvième édition de la Transat Jacques-Vabre, le visiteur est d'abord frappé de constater que ce bassin sonne un peu le creux, orphelin de la classe qui a longtemps fait les heures de gloire de la Route du Café, celle des trimarans de 60 pieds. La Route du Rhum 2006 aura finalement constitué le sommet - la victoire-record de Lionel Lemonchois sur Gitana 11 - et le début de la fin pour ces spectaculaires libellules de mer qui, pour la plupart, croupissent aujourd'hui dans des hangars, au grand dam de tous ceux qui ont connu, ne serait-ce qu'une fois, l'ivresse d'une accélération sur ces prototypes de très haute technologie.Pour de multiples raisons qui ont été maintes fois analysées depuis, la classe a périclité avec un baroud d'honneur lors de la Jacques-Vabre 2007 qui aura consacré Franck Cammas pour la troisième fois, la relève tente d'être assurée sur cette neuvième édition par la classe des 50 pieds, bateaux plus simples et surtout moins chers. Mais avec seulement six bateaux qui devraient se disputer la victoire, elle aura du mal à passionner un public qui reporte du coup son attention sur la classe vedette de la course au large aujourd'hui, l'Imoca.Un an après le Vendée Globe, qui avait réuni 30 bateaux sur la ligne de départ des Sables-d'Olonne, ils sont cette fois 14 à s'élancer du Havre, une participation moindre mais particulièrement dense puisque, à l'exception de Veolia Environnement, mis à l'eau en mai 2004, les treize autres monocoques sont issus de la dernière génération, dessinés pour ce Vendée Globe 2008-09. Autant dire que la plupart de ces plateformes, après avoir essuyé pour certaines les plâtres de leur jeunesse, sont désormais arrivées à maturité, ce qui est également le cas des tandems qui vont les mener entre la Normandie et le Costa Rica, les 28 marins en lice n'étant pas les perdreaux de l'année. Ni des "chèvres", comme le soulignait jeudi à trois jours du départ un Michel Desjoyeaux toujours aussi serein, du haut de son immense palmarès: "Il n'y a pas de chèvres mais que des étalons au départ. Par rapport aux autres éditions, il n'y a pas de seconds couteaux, ça laisse le jeu encore plus ouvert d'avoir un plateau si homogène, mais ça me va bien, il va se passer plein de choses, il faudra garder l'esprit frais, ne jamais s'avouer vaincu ni paisible au bar, il faudra se battre jusqu'au bout"