Tour de France : cinq choses à retenir de la 1ère étape entre Noirmoutier-en-l'Île à Fontenay-le-Comte

La joie de Gaviria, vainqueur de la première étape du Tour 2018.
La joie de Gaviria, vainqueur de la première étape du Tour 2018. © Marco BERTORELLO / AFP
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Longtemps sans saveur, la 1ère étape du Tour a donné lieu à plusieurs événements majeurs dans les dix derniers kilomètres, avec notamment la chute de Froome.

Le scénario général de cette 1ère étape du Tour de France, entre Noirmoutier-en-l'Île et Fontenay-le-Comte, était connu d'avance : une échappée allait partir rapidement, avant d'être reprise par le peloton dans le final, et la victoire allait se jouer au sprint. Cela s'est confirmé, et c'est le Colombien Fernando Gaviria, déjà vainqueur du sprint intermédiaire, qui s'est montré le plus rapide, devant Peter Sagan et Marcel Kittel. Mais ce qui était moins attendu, en revanche, c'est ce qui s'est passé avant ce sprint, dans les dix derniers kilomètres…

Froome, un petit "soleil" dans l'herbe. Le Tour de France de Christopher Froome (Team Sky) commence très mal. Hué par le public lors de la présentation des équipes, jeudi, chahuté par les réflexions de certains observateurs (et même par certains de ses adversaires) ces derniers jours, le quadruple vainqueur de l'épreuve a chuté à un peu plus de dix kilomètres de la ligne d'arrivée, samedi. Placé sur le côté droit du peloton, le Britannique, peut-être gêné par la trajectoire du Belge Jasper de Buyst (Lotto-Soudal), a terminé sa course dans un champ, sur le flanc.

Plus de peur que de mal pour "l'Africain blanc", qui a pu reprendre la route rapidement. Rapidement, mais pas assez pour revenir sur un peloton lancé à toute allure. Malgré l'aide de plusieurs de ses coéquipiers, le favori n°1 de la Grande Boucle a concédé 51 secondes sur quelques-uns de ses rivaux, dont Romain Bardet, passé à travers les gouttes de ce final très mouvementé.

Quintana, la crevaison au mauvais moment. L'opération est d'autant plus positive pour le leader français de l'équipe AG2R-La Mondiale que Froome n'est pas le seul favori à avoir perdu du temps. L'Australien Richie Porte (BMC) et le Britannique Adam Yates (Mitchelton-Scott) ont fini dans le même groupe que "Froomey". Mais le débours du jour est encore plus grand pour un autre favori. Le Colombien Nairo Quintana, trois fois sur le podium du Tour en 2013, 2015 et 2016, est ainsi arrivé avec 1'15" de retard sur son compatriote Gaviria après une crevaison survenue à 3,4 km de l'arrivée.

À 400 m près, la perte aurait été nulle pour le leader de l'équipe Movistar, car les coureurs victimes d'un incident dans les trois derniers kilomètres d'une étape sont classés dans le même temps que le vainqueur. On rappelle juste que, l'année dernière, le podium entre Bardet, 3ème, et Mikel Landa, 4ème, s'était joué à une seconde…

Gaviria de rêve. La Colombie, ce n'est pas que Quintana. Et ce n'est pas que la montagne. Fernando Gaviria l'a prouvé de la plus belle des façons, samedi, en enlevant avec autorité la première étape de ce Tour, au sprint. Venu de la piste, le coureur de l'équipe Quick Step a joué des coudes et des épaules pour bien se placer et finalement dominer, sans trop de difficultés, ce sprint final, après avoir déjà réglé le peloton lors du sprint intermédiaire de La Tranche-sur-mer, à 81,5 km de l'arrivée.

Gaviria a devancé deux "monstres" de l'exercice, le champion du monde, le Slovaque Peter Sagan (Bora-Hansgrohe), et l'Allemand Marcel Kittel (Katusha). Gaviria, 23 ans, a multiplié les podiums à Fontenay-le-Comte, avec la victoire d'étape et les Maillots jaune, vert et blanc…

Démare mal. Cette victoire d'étape, la meilleure chance française au sprint, Arnaud Démare, n'a pas pu la disputer. Le coureur de l'équipe Groupama-FDJ avait été l'un des premiers à aller au sol, peu avant la banderole des 10 km. Après avoir essayé un temps de mener la chasse, le vainqueur d'étape à Vittel, l'an dernier, a tranquillement levé le pied, en attendant des jours meilleurs. Il pourra se reprendre dès dimanche, avec une 2ème étape, entre Mouilleron-le-Captif et La Roche-sur-Yon, à sa portée.

Vain trio français. Le drapeau du départ réel était à peine baissé qu'ils ont attaqué. Kevin Ledanois (Fortuneo-Samsic), Yoann Offredo (Wanty-Groupe Gobert) et Jérôme Cousin (Direct-Énergie) ont formé l'échappée du jour, reprise à un peu moins de 10 km de l'arrivée. Le premier a gagné le seul point du Grand prix de la montagne mis en jeu samedi et portera donc le Maillot à pois dimanche. Le second a été élu le plus combatif du jour. Et le dernier est entré dans l'histoire en passant en tête le tout premier Point bonus de l'histoire du Tour, l'une des nouveautés de cette édition 2018 partie sur de bonnes bases…