Tour de France 2015 : et si Pinot rejoignait Hinault ?

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et Rémi Bostsarron , modifié à
PARCOURS - Très montagneux, le tracé du Tour de France 2015 est censé avantager le coureur français. Censé seulement.
Pinot en blanc (930x620)

L'an prochain, cela fera 30 ans que la France attend un successeur à Bernard Hinault, dernier vainqueur tricolore de la Grande Boucle en 1985.  Après avoir entouré Vincenzo Nibali sur le podium l'an dernier, les coureurs français peuvent-ils rêver d'occuper à nouveau la première marche, en juillet 2015 ? Deuxième l'an dernier, Jean-Christophe Péraud devra faire avec ses 38 ans. Et avec l'envie de se tester sur le Tour d'Italie quelques semaines plus tôt. Plutôt que sur Péraud, les meilleures chances tricolores devraient davantage reposer sur les épaules de son coéquipier, Romain Bardet, mais surtout sur celles du maillot blanc sortant, Thibaut Pinot, troisième en 2014 et qui fêtera ses 25 ans en mai.

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Le leader de l'équipe FDJ.fr a découvert mercredi le détail du parcours de l'édition 2015. Moins de 14 kilomètres de contre-la-montre et six arrivées au sommet en comptant celle de Mende : a priori, ce Tour est fait pour lui, le grimpeur (mais aussi pour Contador ou Quintana d'ailleurs). "On va dire qu'il est superbe sur sa deuxième partie car la première partie est assez dangereuse avec le vent, les pavés", a reconnu Pinot au micro d'Europe 1. "C'est un Tour pour grimpeurs, ça c'est sûr. Il y a six arrivées au sommet, beaucoup d'étapes de montagne, donc si les jambes sont là, on peut voir quelque chose de bien à Paris."

Maîtriser le vent et les pavés. En 2013, Pinot avait ruiné toutes ses chances de briller sur la Grande Boucle dans la descente piégeuse du col de Pailhères. Et de pièges, la première semaine du Tour 2015 n'en manquera pas. "Les dix premiers jours, c'est un peu tout ce qu'il n'aime pas : du vent, des pavés.  Donc il y a une moitié de Tour qui le favorise, la deuxième, qui est idéale. Mais la première moitié est quand même hyper compliquée", insiste au micro d'Europe 1 son frère Julien, qui suit les entraînements de son cadet. Pour lui, la quasi-absence de contre-la-montre individuel (il n'y avait plus eu aussi peu de kilomètres de contre-la-montre individuel depuis 1936 !) n'est pas forcément à l'avantage de son frère.

Pinot sur le chrono du Tour 2014 (930x620)

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"Il fait 13e du dernier chrono du Tour, qui était tout plat", insiste Julien Pinot. "Il a fait trois Top 10 sur des épreuves du Pro Tour cette année. Honnêtement, je ne pense pas que le chrono soit ce qui le handicape le plus. C'est vraiment ce qui suit. Il y a tous les jours des pièges après le départ d'Utrecht, la deuxième étape (vers Zélande, aux Pays-Bas), l'étape des pavés (vers Cambrai), l'étape où on longe la mer (vers Le Havre), le chrono par équipes, placée au bout de huit jours, et qui peut être dangereux si l'équipe perd des éléments. Jusqu'à la première journée de repos, ça va être beaucoup, beaucoup de stress."

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Gérer son nouveau statut. Passer correctement la première semaine, c'est aussi la condition que notre consultant Richard Virenque met à une belle performance de Thibaut Pinot. "Mon favori est peut-être Alberto Contador", reconnaît le septuple vainqueur du maillot à pois du Grand prix de la montagne. "Mais je vois bien encore un Français sur le podium. Ce sera peut-être un peu plus difficile (que l'an dernier) mais je pense que Thibaut Pinot, s'il ne se fait pas piéger la première semaine, a de bonnes chances d'être sur le podium." Propulsé meilleur espoir du cyclisme français, Pinot va devoir assumer l'été prochain son nouveau statut. "Il gère de mieux en mieux ça, on l'a déjà vu sur le Tour 2014", concède Julien Pinot, qui reconnaît également que son frère est aujourd'hui davantage respecté dans le peloton. "Je pense qu'il va apprendre. C'est sûr qu'en 2013, ça avait été compliqué (après une 10e place en 2012, Pinot avait abandonné le Tour avant la 16e étape, ndlr). Là, il sera encore plus attendu mais il aura l'expérience de ce Tour raté-là."

Et Pinot lui-même, quel objectif se fixe-t-il ? "Refaire troisième, ce serait déjà bien, il ne faut pas aller trop vite non plus", concède le Franc-Comtois. Ne pas aller trop vite, mais ça va bientôt faire 30 ans que la France du vélo attend...

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