Toulon, un drôle de pied

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le premier grand test de la saison toulonnaise a vu mercredi le RCT dominer Clermont (26-21) sur sa pelouse de Mayol malgré un Jonny Wilkinson égal à lui même dans le jeu, mais, une fois n'est pas coutume, en grosses difficultés face aux barres. Toujours invaincus après quatre journées, les Varois n'en tutoient pas moins Toulouse, tombeur de Bayonne (21-17), en tête du Top 14.

Le premier grand test de la saison toulonnaise a vu mercredi le RCT dominer Clermont (26-21) sur sa pelouse de Mayol malgré un Jonny Wilkinson égal à lui même dans le jeu, mais, une fois n'est pas coutume, en grosses difficultés face aux barres. Toujours invaincus après quatre journées, les Varois n'en tutoient pas moins Toulouse, tombeur de Bayonne (21-17), en tête du Top 14. Un public chaud bouillant. Un animateur de jeu d'exception. Une troisième ligne pour l'heure sans égal dans l'Hexagone. La belle panoplie du séduisant RC Toulon de ce début de saison était de sortie mercredi, à l'occasion d'un choc face à Clermont, en mesure de placer les Varois en tête de la hiérarchie nationale. Une panoplie toutefois rendue incomplète par la faute d'un Jonny Wilkinson qui, contre toute attente après son excellent début de saison (46 points en trois journées), aura abandonné en route trois pénalités (3 sur 6) et deux drops, qui dans d'autres circonstances, auraient pu prêter à autrement plus de conséquences, ce dont Aurélien Rougerie convenait aisément au coup de sifflet final: "Heureusement que Wilkinson n'était pas dans un bon jour, sinon, on aurait pu prendre cher..."Malgré ses déclarations presque alarmistes d'avant-match et l'absence notable de son chef d'orchestre, Brock James, au coup d'envoi, Clermont n'était pas venu faire de la figuration dans le Var. Le succès des Toulonnais n'en est que plus méritoire. Une victoire qui n'a, loin s'en faut, pas le caractère illusoire de l'ouverture en fanfare réussie la saison dernière aux dépens des Auvergnats à Mayol (22-16). "On est très content, on va savourer", lâchait dans un soupir de contentement au micro de Rugby+ un Pierre Mignoni, ancien Jaunard, qui au côté de Laurent Emmanuelli, autre transfuge clermontois de l'intersaison et fer de lance d'un pack toulonnais retrouvé, n'aura pas raté les retrouvailles avec ces "mecs avec qui j'ai partagé beaucoup de choses, même si on n'a pas atteint le titre suprême." Pierrot de la Rade n'en est pas encore à caresser ce cher Brennus, mais la première place à égalité de points avec les Toulousains suffit au bonheur de tout un groupe. 2 essais à 0 pour ToulonAu coup d'envoi, Philippe Saint-André a beau hurler "Discipline ! Discipline !" dès les premières minutes de jeu, les Rouge et noir s'oublient et permettent suite à une obstruction de Davit Kubriashvili sur le meilleur marqueur d'essais du Top 14, Anthony Floch, à Seremaïa Baï, désigné buteur en l'absence de Brock James, laissé au repos, d'ouvrir le score (0-3, 4e). Si on avait encore un doute sur les intentions des Auvergnats, Clermont réussit l'entame de match parfaite dans le sillage d'un Floch parfait pour taper le drop (0-6, 6e). Entre en-avants et imprécisions dans les rucks, Toulon est dépassé. Et Floch continue son récital d'une pénalité face au vent des 50 mètres pour enfoncer le clou (0-9, 10e). Une réussite qui contraste avec le jeu au pied défaillant du RCT et d'un Jonny Wilkinson en échec sur sa première tentative face aux barres, trop à droite (12e). Mais la première offensive côté gauche des Varois contraint l'ASM et son jeune troisième ligne Julien Bardy à un plaquage à retardement sur le Gallois Jamie Robinson. Cette fois, Wilko, bien que totalement excentré, règle la mire et lance Toulon pour de bon (3-9, 13e).Le nouveau talon sud-africain de l'ASM, Willie Wepener, croit bon de viser Mignoni dans un regroupement. Il n'en faut pas plus pour que les esprits s'échauffent... Mayol a besoin de s'enflammer, mais le coup de froid est immédiat avec ce nouvel échec de Wilkinson face aux poteaux, alors que ses avants, emmenés par un Emmanuelli plus motivé que jamais, se refont une santé en mêlée fermée (24e). Toulon a remis la main sur son match, mais « Wilko » n'y est pas et échappe un troisième coup de pied (28e). De plus en plus problématique pour l'équipe de Saint-André privée de cette indispensable concrétisation de ses intentions. Mais Toulon n'est pas qu'un pied, alors "Wilko" donne du jeu, le ballon et la double sautée giclent côté gauche pour Robinson, qui fixe à merveille Aurélien Rougerie, pour mieux passer à Sinoti Sinoti en route vers l'en-but et le premier essai du match. Et Wilkinson de retrouver sa botte pour offrir le premier avantage à ses troupes (10-9, 34e). Mais toute l'expérience des triples finalistes sortants de s'exprimer sur le renvoi avec cette nouvelle faute au sol côté toulonnais, signée Kubriashvili, qui n'échappe pas au carton jaune et l'ASM de reprendre du tac au tac l'avantage (10-12, 36e). Et comme un symbole de ce premier acte, c'est un nouvel échec sur drop de Wilkinson qui signe le retour des équipes aux vestiaires. Saint-André remplace "Wilko"La reprise voit Toulon, malgré son infériorité numérique, s'installer d'emblée dans les 22 mètres adverses. Une pression et une domination évidentes que Wilkinson, une fois encore, ne valide pas sur ce drop mal ajusté (42e). Et à Clermont, si Napolioni Nalaga reste des plus discrets, le réalisme est devenu une culture et Baï d'ajouter trois points de plus (10-15, 48e). La qualité de ce RCT, à nouveau à quinze, réside dès lors dans sa capacité à ne pas se désunir et le côté fermé joué à cinq mètres de la ligne adverse profite à Clément Marienval trop vif pour que Nalaga le prive de l'essai en coin. D'une transformation totalement excentrée, Wilkinson redonne le score à Toulon (17-15, 50e). Et le même schéma se reproduit avec cette pénalité des 50 mètres de Baï, auteur d'un 100 % jusqu'à présent, qui remet Clermont devant (17-18, 54e) à l'approche de l'heure de jeu. Saint-André n'a d'autre choix que de sortir son buteur anglais, remplacé par Sébastien Fauqué (62e). La doublure s'y colle et sur sa première tentative donne à son tour deux point d'avance à sa formation (20-18, 63e), là où Baï connaît son premier échec à 45 mètres (66e). Le vent tourne. Et même si Fauqué n'a pas l'assurance de Wilkinson dans le jeu, l'ancien Montalbanais a la botte facile. Ses deux pénalités coup sur coup (72e, 74e) maintiennent Clermont à distance (26-21). Son premier échec (79e) est sans conséquence. Au soir de ce quatrième acte de la saison, Toulon parle d'égal à égal avec le grand Toulouse !