"Roid rage" : quand les stéroïdes rendent fou

Les enquêteurs privilégent la piste de la dispute qui a mal tourné.
Les enquêteurs privilégent la piste de la dispute qui a mal tourné. © MAXPPP
  • Copié
, modifié à
Les enquêteurs vérifient si Oscar Pistorius était sous l'emprise de stéroïdes au moment du drame.

L'info. L'étau se resserre autour de l'athlète sud-africain, Oscar Pistorius, inculpé vendredi pour le meurtre de sa compagne, Reeva Steenkamp. Selon l'hebdomadaire City Press, une batte de cricket ensanglantée aurait été retrouvée à son domicile. Une autre piste est également envisagée, celle des stéroïdes anabolisants (la police en aurait retrouvé à son domicile). Oscar Pistorius était-il sous l'emprise de ces produits au moment des faits ?

>>> A LIRE : Les derniers éléments de l'enquête

Les  stéroïdes anabolisants, kezako ? "Ce sont de vieux produits dopants des années 1970", raconte Gérard Dine, hématologue au Chu de Troyes et spécialiste du dopage. "Ce sont en fait des hormones de synthèse qui copient la testostérone et qui ont pour effet d'augmenter la masse musculaire". Ce genre de produits, totalement interdits par le Comité international olympique (CIO), peut se trouver assez facilement sur le net. Les boxeurs, les haltérophiles et les adeptes de bodybuilding qui veulent prendre du muscle rapidement en utilisent.

Body-building

Des crises de violences incontrôlées. "La testostérone, responsable de l'agressivité chez les hommes, est toujours présente dans ces hormones de synthèse", rappelle le docteur Gérard Dine. "Une utilisation à forte dose de ces stéroïdes anabolisants peut provoquer des troubles du comportement sexuel mais surtout de l'agressivité". Plus connu sous le nom de "roid rage", des crises de violence incontrôlées peuvent apparaître chez ces athlètes. Et de conclure : "les conséquences peuvent être totalement dramatiques si vous mélangez ces produits à l'alcool". Une hypothèse que n'écartent pas non plus les enquêteurs, selon l'hebdomadaire dominical City Press

Benoit

Les précédents cas. Le plus récent et le plus connu est celui d'un lutteur canadien. Connu pour avoir fait des matches de catch, le double champion du monde de lutte Chris Benoit (en photo) a été retrouvé mort à son domicile le 25 juin 2007, aux côtés des corps de sa femme et de son fils de sept ans. Après plusieurs semaines d'enquête, la police comprend que ce sportif de haut niveau de 40 ans avait en fait tué sa compagne et son enfant avant de se donner la mort. Des tests ont été réalisés sur son cerveau après sa mort. "Le cerveau de Benoit était si sévèrement endommagé par les stéroïdes qu'il ressemblait au cerveau d'une personne de 85 ans atteinte d'Alzheimer", expliquait le rapport.

Quelques mois plus tard, une étude réalisée par l'Université de criminologie de Floride a dévoilé que les jeunes hommes sous l'emprise de stéroïdes anabolisants sont deux fois plus violents que les autres. "Ceux qui utilisent ces produits, explique l'étude,  ont commis deux fois plus d'actes violents que ceux qui n'ont jamais pris ces drogues".