Quand Landis comparaît l'UCI à Kadhafi

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avec agences , modifié à
DOPAGE - Le vainqueur déchu du Tour 2006 a été condamné par un tribunal suisse.
Floyd Landis, portrait (930x620)

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Depuis que Floyd Landis a décidé de parler, il y va franchement. Peut-être même un peu trop. L'ancien cycliste américain, retraité depuis janvier 2011, a en effet été condamné la semaine dernière à 10.000 francs suisses d'amende (8.300 euros environ) pour diffamation envers l'Union cycliste internationale (UCI). En 2010, le vainqueur du Tour 2006, déchu pour dopage à la testostérone, avait accusé l'UCI d'avoir accepté de l'argent de Lance Armstrong pour couvrir un contrôle positif de son compatriote et ancien leader à l'US Postal (2001 à 2004).

Selon le texte du jugement diffusé seulement mercredi, le tribunal interdit à Floyd Landis d'affirmer que l'UCI, Pat McQuaid (son président) et/ou Hein Verbruggen (son prédécesseur) "ont caché des cas de dopage, ont reçu de l'argent pour ce faire, ont accepté de l'argent de Lance Armstrong pour cacher un cas de dopage, ont protégé certains coureurs cyclistes, ont couvert des cas de dopage, sont les auteurs de manipulations, notamment de tests et de courses".

"Ce sont des clowns"

L'ancien leader de la Phonak était même allé plus loin... Le jugement stipule ainsi que Landis ne doit pas réitérer d'autres propos qu'il avait tenus à l'époque. Des propos qu'on qualifiera de "salés". A propos des dirigeants du cyclisme mondial, l'Américain avait ainsi affirmé : "ils sont corrompus, sont des terroristes, se moquent des règles, pipent les dés, sont des imbéciles, ne veulent pas vraiment mettre bon ordre dans le cyclisme, sont pleins de m..., sont des clowns, n'ont pas de parole, sont des menteurs (et) seraient assimilables au colonel Mouammar Kadhafi." Outre l'amende qu'il devra verser à McQuaid et Verbruggen, Landis se trouve dans l'obligation de publier le jugement dans huit organes de presse, dont les quotidiens L'Equipe et le Wall Street Journal.