Platini, apôtre du "fair-play financier"

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avec AFP , modifié à
FOOT - Le président de l'UEFA ne cesse de rappeler le bien-fondé de cette mesure.

C'est la mesure la plus forte que Michel Platini a fait voter depuis son entrée en fonction à la tête de l'UEFA. Le 27 mai 2010, le comité exécutif de l'instance européenne a adopté le principe du "fair-play financier". Que cache cette expression ? Un concept relativement simple : un club ne peut dépenser plus d'argent qu'il n'en génère. Il s'agit donc d'éviter la "victoire à crédit" et les succès d'un club endetté qui vivrait sur de futures rentrées d'argent.

Problème, et Michel Platini le sait bien, de nombreuses grandes puissances du foot européen sont aujourd'hui dans ce cas. A l'occasion d'une rencontre, mardi, avec les dirigeants de la fédération italienne, le président de l'UEFA a rappelé le bien-fondé de cette disposition.

"Nous devrons apprendre aux clubs à devenir normaux, à ne pas dépenser l'argent qu'ils n'ont pas. Parce que, si nous le faisons nous, nous allons en prison, si, en revanche, les clubs de foot le font, ils gagnent des trophées plus facilement, et ce n'est pas normal." Conscient que sa mesure peut froisser, Michel Platini continue de présenter le "fair-play financier" comme un moyen de prévention.

Des sanctions effectives en 2014-15

"Le fair-play financier est un projet important qui devra entrer en application en 2013-2014, car, sinon, beaucoup de grandes équipes vont disparaître dans le futur", a-t-il expliqué. Le 11 janvier dernier, le président de l'UEFA s’était montré plus précis : "les supporters et amoureux du football n'ont aucun intérêt à voir des clubs qui sont de véritables patrimoines du football européen disparaître suite à une gestion hasardeuse. Il fallait qu'une autorité intervienne et c'est ce que nous faisons."

Au début du mois, l'UEFA a révélé que 56% des 733 clubs européens de première division ont enregistré des pertes en 2009. Les sanctions liées à ce "fair-play financier", qui devraient tomber lors de la saison 2013-14, pourraient aller jusqu'à l'exclusion de toute compétition européenne la saison suivante. Les dirigeants de clubs ne pourront pas dire qu'ils n'ont pas été prévenus...