Pas de fumée sans fumis

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L'OM a sanctionné ses Ultras, qui ont allumé des fumigènes. Ça risque de leur coûter cher...

Sous la menace, Jean-Claude Dassier a frappé fort. Mis sous pression par un courrier du préfet de police Philippe Klaym, révélé par La Provence, le président de l'OM a décidé de priver d'aide financière le Commando Ultra 84 pour le prochain match à Manchester en Ligue des champions, le mardi 15 mars prochain. Etant donné le coût du déplacement et le prestige de l'affiche, la décision du club olympien a valeur de sanction autant que d'avertissement.

Car, dans son courrier, le préfet de police évoque la possibilité d'une suspension temporaire voire d'une dissolution de l'association. C'est la première fois depuis le renforcement de la législation contre les groupes de supporters, qu'une association marseillaise se retrouve dans l'œil du cyclone. Qu'est-il reproché à ces ultras marseillais ? Quelques écarts de conduite en marge des rencontres mais surtout un allumage massif de fumigènes avant le choc OM-Lyon du 19 décembre dernier au Stade Vélodrome. Depuis 1994 et la loi Alliot-Marie, l'utilisation de fumigènes est interdite dans les stades en raison de leur dangerosité (brûlures essentiellement).

La LFP refuse de communiquer

En dehors de la protection d'une de ses associations historiques, l'OM a tout intérêt à ce que ses supporters se tiennent à carreau. Car les fumigènes, ça coûte cher. Et ça rapporte beaucoup à la Ligue (LFP), qui décompte scrupuleusement le nombre d'engins pyrotechniques allumés lors de chaque rencontre et qui inflige au club concerné des amendes et/ou des matches à huis clos.

Pourtant, à la LFP, on ne souhaite pas donner d'infos sur cette "chasse aux fumis", régulièrement utilisés comme moyen de contestation. "On communique de manière ponctuelle, après chaque commission de discipline pour indiquer les sanctions prononcées contre les clubs mais on ne communique pas sur une saison complète."

Dans un article de février 2010, La Provence, toujours bien informé sur les choses de l'OM, avait pourtant montré l'étendue des dégâts. Sur une seule saison, 2008-09, le montant des amendes liées à l'usage de feux de bengale s'élevait à près de 400.000 euros pour le club phocéen. Parmi les groupes de supporters les plus récalcitrants... les Ultras. Pour eux, comme pour un certain (grand ?) nombre supporters, les fumigènes restent indissociables de l'aspect festif d'un match de foot.

C'est d'ailleurs pour avoir voulu fêter un peu trop "chaleureusement" le titre de champion, face à Grenoble, le 15 mai dernier, que l'OM est actuellement sous la menace de deux matches à huis clos. C’est le 20 janvier prochain que la commission de la LFP se penchera sur le match face à Lyon. Ce soir-là, c'est au-dessus d'une banderole "Joyeux Noël en bleu et blanc" que les fumigènes avaient été allumés. Les fêtes sont passées et les Ultras ont la gueule de bois.