Offredo: "J'attaquerai dans le final"

  • Copié
Propos recueillis par Olivier CHAUVET et Morgan BESA , modifié à
Victime d'une chute et fiévreux la semaine dernière sur Paris-Nice, qu'il a abandonné lors de la cinquième étape, Yoann Offredo n'est pas au mieux de sa forme avant de disputer Milan-San Remo samedi prochain. Mais, comme l'an dernier, le jeune coureur de la FDJ espère bien se mettre en évidence sur la Primavera, une course qui le fait rêver.

Victime d'une chute et fiévreux la semaine dernière sur Paris-Nice, qu'il a abandonné lors de la cinquième étape, Yoann Offredo n'est pas au mieux de sa forme avant de disputer Milan-San Remo samedi prochain. Mais, comme l'an dernier, le jeune coureur de la FDJ espère bien se mettre en évidence sur la Primavera, une course qui le fait rêver. Yoann, peut-on vous considérer comme un coureur de classiques ? On m'a catégorisé comme un coureur de classiques. C'est vrai que ce sont des courses qui me correspondent. Il faut du tempérament, de la maturité que je commence à acquérir. Dans l'ordre, les courses qui me font rêver, c'est d'abord Milan-San Remo. C'est une course atypique, une course à l'ancienne, ça me fait penser aux forçats de la route avec 300 kilomètres. C'est une course très impressionnante. Ensuite, le Tour des Flandres, pour sa culture vélo en Belgique et le monde sur le bord de la route, plus d'un million il me semble l'année dernière et plus de 300 000 personnes sur la place de Bruges au départ. Enfin, c'est Paris-Roubaix. Notre directeur sportif, Marc Madiot l'a gagné deux fois (en 1985 et 1991, ndlr). Il a une vraie culture du vélo des classiques, du vélo dur. Quand on rentre dans le vélodrome de Roubaix, ce sont vraiment des sensations incroyables, au-delà d'une étape sur le Tour de France. C'est vraiment quelque chose de magique. Une course à part. En plus, à la FDJ, vous pouvez bénéficier de l'appui de coureurs expérimentés, qui ont l'habitude de ce genre de courses ? Oui, on a de très bons capitaines de route dans l'équipe avec Frédéric Guesdon qui a gagné Paris-Roubaix en 1997. Ça fait déjà un paquet d'années, mais il connait la course par coeur et il est bénéfique à toute l'équipe. Quelle est la recette pour gagner une grande classique ? La recette pour gagner, c'est de perdre. Il faut y aller, y retourner, se planter, pleurer à l'arrivée. Ça veut dire que l'on s'est planté, mais on tire toujours les conséquences de ses échecs et ça ne peut être que bénéfique pour l'année d'après. Je me suis déjà planté, je pense que j'ai tiré les conséquences de mes erreurs. On ne peut pas gagner Paris-Roubaix comme ça la première fois. Ces courses-là, soit on les déteste, soit on les adore et quand on a ça dans le sang on peut s'y planter une dizaine de fois, mais toujours l'aimer. A l'image de George Hincapie qui ne l'a jamais gagné mais y retourne toujours. C'est un rêve. "Il faut aimer frotter, aller à la bagarre" Marc Madiot dit de vous que vous avez du caractère. Est-ce indispensable dans ce type de course ? Oui, c'est un élément important. Après, je pense que l'on catégorise souvent les coureurs en fonction de leur caractère. C'est vrai que souvent, les coureurs qui sortent du lot sont ceux qui ne sont pas comme les autres. Cela peut être bénéfique, mais ça n'est parfois pas terrible pour le coureur. Ça m'a parfois joué des tours. Il faut apprendre à se canaliser dans le vélo et en dehors, c'est une preuve de maturité. Maintenant, c'est sûr qu'il faut du caractère pour ses courses-là. Il faut aimer frotter, aller à la bagarre. Parlez-nous de Milan-San Remo. C'est quoi pour vous ? Déjà, c'est 300 kilomètres. Et puis les meilleurs coureurs du monde au départ. Quand on dit Milan-San Remo, c'est le Poggio et la Cipressa. Mais le Poggio, il n'a rien d'exceptionnel. C'est cinq kilomètres, ça monte quatre, cinq minutes maximum. Sauf qu'il est au kilomètre 295. C'est presque un brevet de cyclotouriste, sauf que l'on fait 45, 46, 47 km/h de moyenne dans ce genre de course. C'est vraiment une course qui me fait rêver, à part, avec de grands vainqueurs. Malheureusement, on a eu peu de vainqueurs français sur cette course. Le dernier Français à s'y être illustré, c'est Laurent Jalabert, si je ne dis pas de bêtise (vainqueur en 1995. Emmanuel Magnien et Frédéric Moncassin feront 2 et 3 en 1998 derrière Erik Zabel, ndlr). C'est la Primavera, la course qui lance les classiques. Si on est présent sur cette course-là, généralement on répond présent sur celles qui suivent. On dit souvent que celui qui passe le Poggio en tête est vainqueur à l'arrivée. Non, pas forcément. Les deux dernières années, j'ai abordé le Poggio en tête, mais malheureusement je n'ai pas gagné. A l'image des autres classiques, il faut y venir et y revenir sur Milan-San Remo. Même si je me suis planté, je referai exactement la même chose. J'attaquerai dans le final. Est-ce votre objectif de l'année de finir sur le podium d'une grande classique ? L'an dernier, j'ai terminé sur le podium du GP de Plouay (troisième derrière Matthew Goss et Tyler Farrar, ndlr). J'ai aussi terminé un paquet de fois dans les 20 sur les classiques (16e de Milan-San Remo, 7e de Paris-Tours...). J'ai été assez régulier. Mais j'échangerai bien ma régularité contre un podium sur Milan-San Remo, le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix.