Mondory positif à l'EPO : Lavenu dit sa "honte"

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avec Patrick Chassé et AFP , modifié à
CYCLISME - Le coureur de l'équipe AG2R-La Mondiale a été contrôlé positif à l'EPO, au grand désarroi de son manager.

"J'ai honte, c'est tout, j'ai honte." C'est avec ces mots très forts, des sanglots dans la voix et des larmes dans les yeux que Vincent Lavenu, manager de l'équipe AG2R-La Mondiale, a réagi mardi soir à l'annonce du contrôle positif à l'EPO de l'un de ses coureurs, Lloyd Mondory, âgé de 32 ans. "Les larmes n'y changeront rien. Je crois que je ne suis plus capable de faire ce métier-là dans ces conditions", a réagi le patron de l'équipe à l'arrivée de la 2e étape de Paris-Nice, course à laquelle ne participe pas Mondory. Lui devait participer à partir de mercredi à une autre épreuve par étapes, Tirreno-Adriatico, en Italie.

Troisième cas depuis 2012. Lloyd Mondory a été contrôlé positif à l'EPO lors d'un contrôle inopiné pratiqué le 17 février dernier. Professionnel depuis 2004, il a accompli toute sa carrière sous le maillot de l'équipe AG2R-La Mondiale pour laquelle il a gagné en 2006 la Coupe de France. Mais il ne compte que deux participations au Tour de France (2009 et 2010). Ce contrôle est d'autant plus étonnant que le coureur, spécialiste du sprint, avait récemment prolongé son contrat jusqu'en 2016. "Que peut-il bien se passer dans la tête d'un coureur de 32 ans assuré de son avenir ? Sûrement l'envie d'aller plus haut. Lui seul peut le dire", a regretté Lavenu. L'équipe AG2R a déjà été touchée par deux contrôles positifs, ceux des Français Steve Houanard, en 2012, et Sylvain Georges, en 2013.

"Je veux faire le point après Paris-Nice. Je prends ça comme un échec, un vrai échec", a expliqué le manager français, ébranlé par ce nouveau cas de dopage. Plus tard dans la soirée, il a néanmoins affirmé avoir reçu le soutien de son parraineur sur la poursuite de l'activité de l'équipe, menacée en cas de nouveau cas de dopage. En effet, l'Union cycliste internationale a récemment durci la législation dans ce domaine, comme le rappelle le quotidien L'Equipe. L'équipe devra éviter le moindre cas de dopage dans un délai d'un an, sous peine d'être suspendue de 15 à 45 jours.

"C'est ahurrisant, je n'en peux plus", craque Lavenu :

"On se sent trahi", regrette Bardet. AG2R-La Mondiale, l'une des deux seules équipes françaises du World Tour avec la FDJ, a été sous le feu des projecteurs l'été dernier sur le Tour de France, avec la deuxième place de Jean-Christophe Péraud et la sixième de Romain Bardet, deux coureurs qui "valent le coup", selon les termes de Lavenu, qui a tenu une conférence de presse mardi soir avec ses deux leaders à ses côtés. "On se sent trahi", a insisté Bardet, visiblement accablé par la nouvelle. "Quand j'étais au collège, on me traitait de dopé parce que je faisais du vélo. Et ce genre de comportement donne des arguments supplémentaires à ceux qui nous stigmatisent. A chaud, c'est décourageant."

"Nous ne renoncerons pas", insiste Dumoulin. Mercredi matin, juste avant le départ de la 3e étape de Paris-Nice, qui relie Saint-Amand-Montrond à Saint-Pourçain-sur-Sioule, le "capitaine de route" de l'équipe, Samuel Dumoulin, a lu un message. "Après tant d'années à lutter contre le dopage, nous ne renoncerons pas malgré le sentiment d'impuissance qui nous envahit parfois. Les tricheurs doivent être mis hors du système. Nous ne voulons pas baisser la tête et nous continuerons le combat", a insisté le coureur de l'équipe AG2R-La Mondiale, entouré de ses coéquipiers et du Français Amaël Moinard (BMC), venu exprimer sa solidarité. La Fédération française de cyclisme devrait prochainement ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre de Mondory, qui risque une suspension de quatre ans.

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