Monaco tombe de son Rocher

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LAURENT DUYCK , modifié à
Hier place forte du championnat de France, l'AS Monaco est aujourd'hui reléguée en Ligue 2. Battus sur sa pelouse de Louis-II par l'Olympique Lyonnais (0-2) alors qu'une victoire aurait suffi à les sauver, les Monégasques accompagneront Arles-Avignon et Lens la saison prochaine dans l'antichambre de l'élite, le terme d'une lente descente aux enfers.

Hier place forte du championnat de France, l'AS Monaco est aujourd'hui reléguée en Ligue 2. Battus sur sa pelouse de Louis-II par l'Olympique Lyonnais (0-2) alors qu'une victoire aurait suffi à les sauver, les Monégasques accompagneront Arles-Avignon et Lens la saison prochaine dans l'antichambre de l'élite, le terme d'une lente descente aux enfers. Le FC Nantes n'est plus un cas isolé. Quatre ans après le tremblement de terre qu'avait représenté la relégation des Canaris en deuxième division, après 44 années de présence parmi l'élite, l'AS Monaco quitte à son tour la première division. Au terme de 34 saisons ininterrompues au sommet, seul le Paris Saint-Germain présentant aujourd'hui une fidélité plus longue (37), le club de la Principauté replonge au purgatoire. Quoiqu'en dise le Prince Albert ... "J'ai toujours été surpris qu'on utilise le mot purgatoire au sujet de la Ligue 2. Il n'y a aucune honte à jouer en L2", disait-il dans les colonnes du Journal du Dimanche à l'aune de cette 38e et dernière journée de la saison, rappelant que l'ASM y avait déjà évolué à deux reprises ces 40 dernières années. C'était lors des saisons 1972-1973 et 1976-1977, autant dire une autre époque à laquelle les rares supporteurs monégasques sont loin d'être attachés. Pour son 2000e match en première division, l'AS Monaco avait en effet rêvé d'une autre issue. L'espoir passait cependant par une victoire ce dimanche face à une équipe de Lyon qui jouait sa place sur le podium, et donc sa qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. Malgré une évidente volonté de bien faire, le seul moyen pour eux de s'en sortir en convenait Laurent Banide, les Monégasques ont échoué, butant longtemps sur Hugo Lloris avant d'être crucifiés par l'ouverture du score de Pape Diakhaté (66e, 0-1). Avec Banide en Ligue 2 Les partenaires de Stéphane Ruffier, qui a fait cruellement défaut aux siens en cette fin de saison, ne s'en relèveront pas, encaissant même un deuxième but signé de Lisandro Lopez (82e, 0-2). "C'était une soirée cauchemardesque. On était bien préparé, on savait qu'on jouait une finale. On l'a perdue, nous voilà en Ligue 2", constatait amèrement Grégory Lacombe devant la caméra de Foot+. Championne de France en 2000, année du dernier de ses sept titres (1961, 1963, 1978, 1982, 1988, 1997, 2000), vainqueur de la Coupe de la Ligue en 2003, finaliste de la Ligue des champions en 2004 et encore finaliste de la Coupe de France la saison dernière, l'AS Monaco achève là une terrible descente en enfers, conséquences de tournants ratés (départs de Jean-Louis Campora, de Didier Deschamps...), d'erreurs de casting en coulisses (Jérôme de Bontin) comme sur le terrain (Vieri, Saviola, Di Vaio, Gudjohnsen, Diarra...) et d'une prise de conscience tardive d'une crise latente. "Ce n'est pas sur ce match qu'on descend. Cela s'est joué bien avant", glisse Lacombe. "C'est dur à avaler. On n'a fait que flirter avec la ligne rouge donc ce serait mentir de dire qu'on ne le mérite pas. Mais bon... Il y avait des garçons de qualité, un bon groupe... Ces deux derniers mois étaient compliqués. C'était dur mentalement, physiquement..." Le retour début janvier de Laurent Banide, un ancien éducateur du centre de formation (1993-2005), déjà invité à jouer avec succès les pompiers de service en octobre 2006, n'a pas eu l'effet escompté, relancer une équipe monégasque à la dérive avant la trêve. Malgré un bilan équilibré (six victoires, sept nuls, six défaites contre trois victoires, 10 nuls et six défaites pour son prédécesseur), Banide aura échoué dans sa mission, son club de toujours étant relégué avec un total de 44 points, lequel aurait largement suffi la saison dernière pour se maintenir (Saint-Etienne s'était sauvé avec 40 points). Le Prince Albert, bien décidé à reprendre la main, ne s'y trompe pas. "Nous avons acté que Laurent Banide restera l'entraîneur. Il le mérite. Cela fait deux fois qu'on lui demande de sauver le club, il le fait avec beaucoup de dévouement et de talent. Il ne serait pas le responsable d'un échec", disait-il avant la rencontre. C'est donc sous la direction de Banide, lequel pourra s'appuyer sur une jeune génération prometteuse, que l'ASM tentera de faire l'ascenseur. Comme en 1977, un an tout juste après avoir quitté l'élite. Et un an avant de décrocher son troisième titre de champion de France.