Maradona: "une Argentine de gala"

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Propos recueillis par ALEXANDRE SARKISSIAN, à Pretoria , modifié à
CM 2010 - Le sélectionneur souhaite voir une grande Argentine face au Mexique.

CM 2010 - Le sélectionneur souhaite voir une grande Argentine face au Mexique.Si l'on excepte Samuel, votre groupe est opérationnel en plus d'avoir engrangé de la confiance avec ses trois victoires. C'est plutôt bon signe avant les huitièmes, non ?Nous avions des doutes et j'avais des doutes aussi. Mais c'est vrai, nous sommes en forme, et j'ai 23 joueurs à ma disposition. Mais on ne peut pas se contenter de ça. Je veux une Argentine de gala, une Argentine de luxe. Nous devrons être de toute façon à 100 pour cent de notre forme, nous continuons à travailler pour avoir la meilleure équipe. Concernant Samuel (il est sorti blessé à la 23e contre la Corée du Sud, ndlr), nous sommes confiant pour qu'il joue mais on ne prendra pas de risque.Que vous inspirent votre adversaire et son entraîneur, Javier Aguirre ?Je le respecte profondément. Nous avons discuté de beaucoup de choses du passé, c'est un gentleman avec une grande carrière, un grand coach qui a amené le Mexique en huitièmes de finale. Comme lors de la dernière Coupe du monde (l'Albiceleste l'avait emporté 2-1, au même stade des 1/8e, a.p., ndlr), le match risque d'être compliqué. Giovani, Blanco, Marquez, ils ont pas mal de bons joueurs dont il faut se méfier. Et puis on ne sait pas vraiment qui va jouer, on a entendu des infos comme quoi Marquez ne jouerait pas. Mais je pense qu'il sera sur le terrain. On va respecter le Mexique et le Mexique doit aussi nous respecter car l'Argentine fait partie de l'histoire du football, elle a toujours fourni des joueurs de très bonnes qualités. Et avec notre équipe cette année, on peut aller loin."Guardiola ou Mourninho, eux, ce sont des stars."Les observateurs vous placent en tous les cas parmi les gros favoris pour le titre.Il y a toujours des petites choses à régler dans un groupe. Ce n'est jamais facile de partir de rien dans votre pays puis de gagner trois matches. Nous étions la pire équipe qu'ils n'avaient jamais vue avant le Mondial, et maintenant, nous sommes les meilleurs. Mais nous avons les mêmes joueurs. Il ne faut pas écouter ce qu'il se dit. Travaillons et restons concentrés sur la Coupe du monde. Nous sommes favoris mais nous devons nous battre en permanence pour entrer dans l'histoire. J'espère que mes joueurs l'ont compris.Vous estimez-vous être un sélectionneur vedette, comme vous étiez une star quand vous étiez joueur ?Ce sont les joueurs au final qui décident. Guardiola ou Mourninho, eux, ce sont des stars. Mais les stars à la Coupe du monde, ce sont les joueurs. Maintenant, j'ai peut-être un avantage ou deux sur certaines personnes. Je peux transmettre ce que j'ai, j'ai joué plusieurs Coupes du monde : 1982, 1986, quand on a gagné, 1990, on était au fond du trou. Dans ma vie, j'ai eu toute cette expérience que je peux transmettre aujourd'hui à mes joueurs avec mon coeur et mon âme. Je leur ai dit: «Quand tu gagnes, ne va pas plus loin que la victoire».Ce carton plein de l'Argentine au premier tour ne sonne-t-il pas comme une revanche contre ceux qui vous ont critiqué ?Non, j'ai grandi, je vais avoir 50 ans (en octobre), je ne suis plus là dedans. Je ne suis pas rancunier, le gens le savent. Ce qui me rend fou c'est quand on manque de respect aux joueurs. Beaucoup de joueurs sont considérés comme des Dieux et d'autres sont flingués par la presse. Il faudrait juste que les journalistes s'excusent auprès d'eux. C'est une question de courage.