Les surprises avant le choc

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Thomas SINIECKI , modifié à
CM 2010 - Allemagne-Espagne est évidemment l'affiche principale des demi-finales.

CM 2010 - Allemagne-Espagne est évidemment l'affiche principale des demi-finales. Jamais une équipe européenne n'a remporté la Coupe du monde ailleurs que sur le Vieux continent. Mais pour que cette réalité vieille de 80 ans perdure, il faudrait une surprise monumentale, presque un cataclysme à l'échelle du football mondial. Présent dans le dernier carré à l'étonnement général au regard des pronostics de début de compétition, l'Uruguay doit aussi la relative simplicité de son quart de tableau (Corée du Sud en 8e, Ghana en quart) au raté de l'équipe de France, "censée" terminer en tête. Jusqu'ici, la Celeste n'a donc pas passé le moindre test d'envergure. Leurs qualifications arrachées face à la Corée du Sud puis surtout face au Ghana leur laissent une marge de manoeuvre a priori très étroite face aux Pays-Bas qui, sans faire injure aux deux équipes pré-citées, paraissent d'un tout autre calibre. D'autant que les Néerlandais arriveront évidemment en pleine confiance après leur victoire face au Brésil (2-1). Avec Sneijder - auteur du doublé face aux Auriverde - et Robben dans leurs rangs, les Oranje disposent d'un duo de choc à même de dynamiter une défense uruguayenne pas franchement réputée pour sa rapidité. Au contraire des Sud-Américains, désormais les seuls à représenter leur continent, les hommes de Van Marwijk se sont étalonnés face à la bande à Dunga. Mais même en cas d'exploit de l'Uruguay, la marche serait encore sensiblement plus haute ensuite pour empêcher l'Europe de remporter deux Coupes du monde d'affilée pour la première fois depuis 1938 et l'Italie (vainqueur en 1934 à domicile puis quatre ans plus tard en France). Une finale avant la lettre Avec Allemagne-Espagne à l'affiche de la deuxième demi-finale, soit le remake de la finale de l'Euro 2008, les deux rencontres du dernier carré apparaissent en effet assez déséquilibrées. En grossissant volontairement - et un peu exagérément - le trait, difficile à l'heure actuelle d'imaginer un autre vainqueur final que celui qui sortira vivant de ce duel de cadors. Même si la Roja a dû surmonter le choc d'une défaite surprise en ouverture face à la Suisse (0-1) avant de se sortir sans trop briller des griffes du Portugal (1-0) puis du Paraguay (1-0), les hommes de Del Bosque sont bien là, seuls à justifier leur rang d'immenses favoris qui leur avait été affublé avant le Mondial. Portés par un Villa diablement efficace, les Espagnols atteignent les demi-finales pour la première fois de leur histoire et peuvent compter sur leur solide plan de jeu, fait de passes courtes redoublées et de mouvement perpétuel. Problème pour les champions d'Europe, l'Allemagne se présente face à eux et la Mannschaft, en enchaînant deux démonstrations offensives face à l'Angleterre (4-1) puis l'Argentine (4-0), est devenue pour beaucoup le prétendant numéro un au titre mondial. Seule équipe véritablement capable jusqu'ici d'enflammer un match grâce à Özil ou Schweinsteiger, tout en disposant de formidables finisseurs qui participent au jeu tels que Klose ou Podolski, les Allemands bénéficient en plus de l'éclosion internationale de Thomas Müller. Dynamiteur de défenses et altruiste, le joueur du Bayern a inscrit quatre buts comme Klose, mais sera suspendu face à la Roja. Cependant, les hommes de Löw en ont vu d'autres : privés de leur capitaine Ballack juste avant la compétition, les triples champions du monde ont débuté sans trop de pression et ne cessent de monter en puissance. Fin prêts à prendre la plus belle des revanches face aux Espagnols, deux ans après le but décisif de Torres à Vienne.