Le jour où Bartoli a pris sa revanche à Wimbledon

Bartoli : "oui, je ne suis pas blonde. C'est un fait".
Bartoli : "oui, je ne suis pas blonde. C'est un fait". © Reuters
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RÉTRO - En remportant Wimbledon en juillet dernier, Bartoli a répondu à tous ses détracteurs.

Le 6 juillet dernier, Marion Bartoli s’effondre sur le Central Court de Wimbledon. Un ace pour achever en finale l’Allemande Sabine Lisicki (6-1, 6-4) et remporter son premier titre du Grand Chelem. Un dernier point pour prendre enfin sa revanche sur tous ses détracteurs. Régulièrement moquée pour son physique, la tenniswoman française a enfin fait taire ceux qui doutaient de ses capacités.

"Est-ce que j’ai rêvé de devenir mannequin ? Non, désolé"

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Au lendemain de sa victoire sur le gazon londonien, un journaliste de la BBC va créer un tollé. "Pensez-vous que le père de Bartoli lui a dit quand elle était petite : ‘tu ne seras jamais un canon, tu ne seras jamais une Sharapova, donc tu dois t'accrocher et te battre’ ?". Une réflexion sexiste lancée par John Inverdale, un commentateur vedette de la radio publique britannique au pire des moments. Une phrase qui résumait des années de moquerie sur le circuit féminin.

Bartoli remporte Wimbledon face à Lisicki :

Préférant se concentrer sur sa victoire, Marion Bartoli balaie ces moqueries d’un revers à deux mains. "Ce n'est pas important. Oui, je ne suis pas blonde. C'est un fait. Est-ce que j'ai rêvé de devenir mannequin ? Non, désolé. Mais est-ce que j'ai rêvé de gagner Wimbledon ? Oui. Absolument". Signe de maturité avancée, la championne invite le journaliste moqueur de la BBC à venir la voir au gala, traditionnel bal prévu à la fin de la quinzaine londonienne. Perchée sur des talons de 10 cm, la Française débarque à cette soirée dans une très belle robe. Aux côtés du Britannique Andy Murray, vainqueur du tournoi chez les hommes, elle savoure son succès et… sa revanche.

Avec ses 63 kilos pour son 1,70 m, Marion Bartoli est loin des standards du tennis féminin. Très loin des longilignes joueuses russes. Petite et costaude, Bartoli est aussi une vraie bête de travail. Comme toutes les championnes, elle passe des heures et des heures sur le court à frapper la balle. Mais comme si la torture n’était déjà pas suffisante, son entraîneur de père a trouvé une technique pour améliorer ses coups. Pieds liés entre eux, les mains attachés à un élastique très tendu, la Française passer de longues séances à travailler son jeu de jambes. 

Les entraînements de Marion Bartoli :

Après la joie, le repos. "Je ne vous cache pas que je suis épuisée", lâche-t-elle dans l’une des nombreuses interviews qu’elle a données après sa finale. Un repos tellement attendu qu’elle a décidé de le prolonger en arrêtant sa carrière. Six semaines seulement après son sacre à Wimbledon. Bartoli n’était décidément pas destinée à être une ‘Sharapova’ et elle n’a jamais voulu l’être.