C'est dimanche à Mendrisio, en Suisse, que sera décerné le fameux maillot arc-en-ciel. Sur un parcours taillé pour les grimpeurs, Alessandro Ballan tentera de conserver son titre, tandis que Fabian Cancellara visera un doublé inédit devant son public. Pour beaucoup d'observateurs, le parcours tracé dans le Tessin, autour de Mendrisio, est le plus dur des quinze dernières éditions des Championnats du monde. Depuis Agrigente en Italie et le succès de Luc Leblanc en 1994, jamais les grimpeurs n'ont réellement pu s'exprimer, les sprinteurs trustant les victoires. La dernière fois que les Mondiaux ont fait étape à Mendrisio, c'était en 1971, année du deuxième des trois titres d'Eddy Merckx.Fabian Cancellara, couronné pour la troisième fois de sa carrière dans le contre-la-montre jeudi avec une facilité déconcertante, vise un premier sacre dans la course en ligne, un doublé inédit depuis l'intégration du chrono en 1994. Devant son public, le coureur de la Saxo Bank entend bien bousculer la hiérarchie, une idée qui lui trotte dans la tête depuis les Jeux Olympiques de Pékin. Après un gros passage à vide en début de saison, "Spartacus" a retrouvé peu à peu son meilleur niveau, glanant des victoires de prestige comme sur le Tour de Suisse, réputé chasse gardée des grimpeurs.Qui pour succéder à Geslin ?Les coureurs plus fins comme Damiano Cunego, Samuel Sanchez et Andy Schleck devraient de leur côté mieux encaisser les 4 655 mètres de dénivelé tout au long de la course. Les principales nations placeront leur leader à l'abri de tout effort superflu dans les premières heures de course, le titre se jouant généralement dans la dernière heure et demie. Une tactique à l'économie qu'adopteront les coureurs français, dont le nombre réduit à six éléments empêche de prendre l'initiative. Le dernier Tricolore sur un podium mondial, c'était Anthony Geslin, bronzé à Madrid en 2005. Laurent Jalabert, le nouveau sélectionneur, est en quête de son successeur.