La belle opération de Basso

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François QUIVORON , modifié à
GIRO - L'Italien sort grand vainqueur de la 19e étape, remportée par Scarponi.

GIRO - L'Italien sort grand vainqueur de la 19e étape, remportée par Scarponi."Le Mortirolo, c'est une horreur, absolument interminable." Voilà comment Michele Scarponi définissait l'ascension majeure de la 19e étape du Tour d'Italie, qui emmenait les coureurs de Brescia à Aprica ce vendredi. Avec 12,8 kilomètres de montée à 10,3% de moyenne et un redoutable passage à 18%, le col avait de quoi effrayer. Et c'est bien là que la course se débridait. Le Trivigno n'avait opéré de réelle sélection à l'avant, les Liguigas se chargeaient donc de faire exploser le peloton dès les premières pentes. Mauvais nouvelle pour David Arroyo qui sautait dans les plus forts pourcentages. Le porteur du maillot, aidé par un équipier, s'accrochait tant bien que mal à sa tunique mais l'écart avec les favoris augmentait au fil des kilomètres.Car devant, ça roulait fort. Après le bon boulot de leurs hommes, Basso et Nibali emmenaient bon train pour lâcher un à un les autres coureurs, comme Sastre, Gadret, Vinokourov, puis finalement Evans. L'Australien, qui faisait l'accordéon durant quelques hectomètres, décrochait sans pouvoir suivre le rythme de Basso, bien assis sur sa selle avec Nibali et Scarponi dans sa roue. Ce redoutable trio passait en tête au sommet du Passo del Mortirolo, alors que derrière, c'était un peu chacun pour soi puisque Vinokourov tentait de combler l'écart, suivi par Gadret et Sastre, Evans et Arroyo étant repoussé à plus d'1'30''. Au courage, le coureur de la Caisse d'Epargne se lançait dans une course poursuite haletante, notamment dans la descente vertigineuse avant d'aborder la montée finale vers Aprica.La pluie rendait la chaussée glissante, mais cela n'empêchait pas l'Espagnol de revenir comme un boulet de canon sur Sastre, tout surpris de le voir à sa hauteur, et Gadret. Evans, moins à l'aise, faillit même partir dans le décor à la sortie d'un virage mal négocié. Finalement, cinq coureurs (Arroyo, Evans, Sastre, Vinokourov et Gadret) se regroupaient avant d'entamer la dernière ascension vers Aprica. Mais selon Scarponi, "les coureurs qui passeront au sommet en tête du Mortirolo vont aborder la montée finale vers Aprica sans revoir les autres. C'est toujours comme ça". Une nouvelle fois, l'Italien de la formation Androni avait vu juste, puisque lui, Basso et Nibali se disputait la victoire finale. Et Scarponi se jouait des deux Liquigas, plus intéressés par une bonne opération au classement général.