Kohl, le dopage en détails

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
A quelques semaines du départ du tour de France 2009, Bernhard Kohl, retraité des pelotons, révèle dans les colonnes de l'Equipe toutes lesficelles de son dopage durant la dernière Grande Boucle dont il a terminé 3e avant d'être contrôlé positif à la Cera, l'EPO de 3e génération.

A quelques semaines du départ du tour de France 2009, Bernhard Kohl, retraité des pelotons, révèle dans les colonnes de l'Equipe toutes les ficelles de son dopage durant la dernière Grande Boucle dont il a terminé 3e avant d'être contrôlé positif à la Cera, l'EPO de 3e génération.Dans un entretien accordé au quotidien L'Equipe daté de ce mardi, Bernhard Kohl, néo-retraité (il a annoncé la fin de sa carrière le 25 mai dernier) détaille le processus de dopage qu'il a utilisé lors du Tour de France 2008. L'ancien coureur de la Gerolsteiner fait un constat simple: "On ne peut pas gagner de grandes épreuves sans se doper."Révélé sur le Critérium du Dauphiné Libéré en 2006, épreuve qu'il a terminée à la troisième place, Kohl déclare qu'il a commencé les autotransfusions un an avant, avec le laboratoire autrichien Humanplasma (*): En me permettant de tricher, ils avaient le sentiment de rétablir une sorte d'égalité des chances dans le peloton.". Le scandale des Jeux Olympiques de Turin en 2006, qui impliquait Humanplasma et des fondeurs autrichiens, a peu à peu éloigné Kohl du laboratoire. Mais son manager a décidé "d'acheter le matériel nécessaire" pour poursuivre les prises de sang plus discrètement."Les dix premiers auraient pu être positifs"Réalisées de façon artisanale "dans un petit appartement de Haute-Autriche, loué par Matschiner", ces transfusions ont permis de préparer le coup du Tour de France 2008. "Au mois d'août 2007, j'ai donc subi un premier prélèvement destiné à être utilisé pour le Tour 2008. Puis un deuxième en novembre. Un litre à chaque fois. J'avais donc deux litres à disposition pour juillet 2008." Ensuite, Kohl détaille la périodicité des transfusions durant l'épreuve: "Je disparaissais vingt minutes, pas plus. Personne ne remarquait rien. La première après la sixième étape, la deuxième avant les Pyrénées, la dernière avant les Alpes."Comment passer au travers des contrôles ? Là aussi son manager avait la solution: "Il me transfusait de l'albumine afin de diluer mon hématocrite." Mais le coureur de 27 ans a finalement été attrapé, non pas pour transfusion, mais pour un contrôle positif à la Cera, l'EPO de troisième génération. Seuls quelques coureurs, dont Riccardo Ricco et Stefan Schumacher, ont plongé, mais Kohl a "la conviction que les dix premiers auraient pu être positifs".A quelques semaines du départ de la Grande Boucle à Monaco, le 4 juillet prochain, l'Autrichien jette un énième pavé dans la mare. Selon Kohl, "tant que la consommation de produits dopants ne sera pas pénalisée judiciairement, que les gars n'iront pas en prison pour ça, les choses ne changeront pas".(*): La formation Rabobank, du récent vainqueur du Giro, Denis Menchov, est en contact avec la police autrichienne dans l'enquête sur le laboratoire viennois Humanplasma, soupçonné d'être au coeur d'un système de dopage sanguin. Dans une dénonciation anonyme datant de début 2008, une trentaine d'athlètes, dont plusieurs coureurs de l'équipe néerlandaise, ont été accusés d'avoir pratiqué des transfusions sanguines à des fins de dopage dans les locaux du laboratoire Humanplasma.