Klitschko se bat contre le boycott

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LA POLITIQUE EN SHORT - L'ancien champion du monde de boxe défend l'Ukraine.

2,02 m pour près de 100 kilos, aucun doute possible, Vitali Klitschko était fait pour la boxe. Un corps sculpté dans la pierre, des poings en acier et un crochet ravageur. Une carrure à la hauteur de ses ambitions. A 28 ans, il remporte son premier titre de champion du monde des poids lourds. Mais Vitali aime cogner aussi en-dehors des rings, dans l’arène politique.

A 41 ans passés, cet ancien garde du corps ne se défile jamais quand il faut relever un défi. En février dernier, "Dr. Ironfist" accepte de combattre contre le sulfureux britannique, Dereck Chisora. Lors de la pesée, son jeune adversaire (12 ans séparent les deux boxeurs) le gifle mais perd la rencontre, le lendemain sur décision des juges.

Sa carrière est tout simplement hallucinante. Vitali Klitschko est monté à 46 reprises sur le ring. Il s'est imposé 44 fois (dont 40 victoires par KO) pour simplement deux défaites.

Deux combats perdus en boxe comme en politique

Depuis six ans, Vitali a un autre objectif, la politique. "Je n’ai plus grand-chose à prouver ni à gagner dans le sport", a-t-il récemment expliqué. Mais ce sport ne lui a, pour l'instant, pas vraiment réussi. Il s'est présenté à deux reprises aux élections municipales de Kiev mais n'a jamais été élu. Mais sa popularité grandissante et son acharnement à lutter contre le pouvoir en place en font l'un des favoris du prochain scrutin. 

En octobre prochain, il conduira son parti, Udar (acronyme d’Alliance démocratique pour la réforme, mais aussi "coup" en ukrainien) pour les élections législatives. Mais pour l'heure, il se bat contre la réputation de son pays. La semaine dernière, la France a déclaré qu'aucun membre du gouvernement ne se rendra en Ukraine pour l'Euro de football (8 juin-1er juillet) en raison du sort réservé à l'opposante et ex-Premier ministre, Ioulia Timochenko. 

Le champion du monde de poids lourds a récemment demandé aux dirigeants politiques européens de ne pas boycotter la compétition. Dans ce combat, il peut aussi compter sur l'aide de son frère cadet, Wladimir, lui aussi champion de boxe (il détient les ceintures WBA, IBF et WBO). "Le seul boycott que je recommande est celui du président ukrainien", a-t-il averti. Car c'est bien Viktor Ianoukovitch le futur adversaire des frères Klitschko. Vitali ne rêve que d'une chose, devenir le premier président boxeur.