Joubert :"L'objectif, c'est la médaille"

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Propos recueillis par Romain Beauvais , modifié à
Initialement prévus à Tokyo, les championnats du monde auront finalement lieu en Russie du 25 avril au 1er mai en raison des récents événements qui ont touché le Japon. Après sa médaille d'argent aux Championnats d'Europe, Brian Joubert espère monter à nouveau sur le podium des Mondiaux. Le Poitevin évoque également son duel fratricide avec son coéquipier de l'équipe de France et champion d'Europe en titre, Florent Amodio, pour cette compétition internationale.

Initialement prévus à Tokyo, les championnats du monde auront finalement lieu en Russie du 25 avril au 1er mai en raison des récents événements qui ont touché le Japon. Après sa médaille d'argent aux Championnats d'Europe, Brian Joubert espère monter à nouveau sur le podium des Mondiaux. Le Poitevin évoque également son duel fratricide avec son coéquipier de l'équipe de France et champion d'Europe en titre, Florent Amodio, pour cette compétition internationale. Brian, comment vous sentez-vous à l'approche des championnats du monde à Moscou ? Globalement, je me sens bien. On est en fin de préparation, il y a un peu de fatigue mais techniquement, je suis assez confiant. Je me sens assez solide et physiquement, j'ai perdu du poids. Le seul souci concerne mon genou gauche qui me fait mal depuis le mois de décembre. On se soignera après les championnats du monde. Sur quels domaines avez-vous axé votre préparation ? Il a fallu travailler la condition physique ainsi que les quadruples sauts car je vais en mettre deux dans mon programme. Le contenu technique sera plus important qu'aux championnats d'Europe. On a aussi travaillé sur le programme court. Avez-vous retrouvé une certaine confiance ? La confiance, je l'ai retrouvé au fil des entraînements et des compétitions. Il faut que j'arrive à montrer un bon visage vis-à-vis des juges. Malgré les contre-performances de l'an passé, je suis capable de faire de belles choses. "Florent Amodio n'a rien à perdre" Pourtant, il y a quelques mois, rien ne vous souriait. Aujourd'hui, vous avez totalement changé d'attitude, que s'est-il passé entre-temps ? C'est vrai qu'en début de saison, je ne me voyais pas parmi les tous meilleurs. Mais le travail effectué avec mon entraîneur prend du temps car il y avait un gros chantier. Mais cela commence à payer. Je le sens à l'entraînement et je reprends confiance, je reprends du plaisir. Du coup, je travaille plus et je sais que je peux être capable d'atteindre la finale. Je suis lucide. Selon vous, de qui devez-vous vous méfier pour ces Mondiaux ? Pour moi, Daisuke Takahashi et Patrick Chan. Sont les patineurs les plus dangereux. J'aimerais bien voir aussi Florent (Amodio) car après ce que l'on a vécu lors des Championnats d'Europe avec nos deux places sur le podium, c'était fantastique. Si on pouvait le faire au niveau mondial, ce serait mieux. Pensez-vous que Florent Amodio, récent champion d'Europe, a des chances de réaliser de beaux championnats du monde ? Cela peut-il vous enlever de la pression ? Cela me fait du bien car on n'est plus focalisé uniquement sur moi. La pression redescend et cela me libère les épaules. D'un point de vue sportif, cela me booste. Je ne veux pas laisser ma place et même si j'apprécie Florent, je suis là pour le battre. La différence, c'est que j'ai plus d'expérience que lui. Il a prouvé cette saison qu'il était un patineur constant car il a fait la finale des Grands Prix et il est champion d'Europe. Je pense qu'il a gagné la confiance des juges mais il faut voir comment il va gérer la pression sur un tel événement. C'est l'interrogation mais il n'a rien à perdre. Il a réellement ses chances sur ces Mondiaux. "2014, j'y pense mais je n'en fais pas une fixation" Quels sont vos objectifs ? L'objectif, c'est la médaille car je veux réaliser une bonne prestation sans faire de fautes. Le titre, c'est autre chose mais une médaille c'est jouable. Après ces Mondiaux, aurez-vous déjà les yeux tournés vers Sotchi 2014 ? Ce qui me ferait plaisir, c'est de continuer jusqu'à Sotchi. Mais je ne veux pas être ridicule. Je pense avoir les capacités physiques et mentales ainsi qu'une envie intacte pour aller jusqu'aux prochains Jeux olympiques. Si je veux vraiment y aller, il va falloir que je me remette en cause artistiquement et que je continue à évoluer parce que je ne veux pas paraître comme le vieux patineur qui s'accroche. Si je vois que je ne suis plus dans le coup, je préfère arrêter. 2014, j'y pense mais je n'en fais pas une fixation. Et après 2014... Je mets un terme à ma carrière car je serai fatigué de concourir. C'est aussi parce que j'ai vraiment envie d'entraîner. Depuis que je suis tout petit, mon rêve, c'est de monter une école de glace pour faire du haut niveau.