Jalabert : "à l'insu de mon plein gré"

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avec agences , modifié à
REACTIONS - L'Equipe annonce que le cycliste français était dopé à l'EPO sur le Tour 98.

Que dit L'Equipe ?Le quotidien sportif révèle mardi qu'un échantillon d'urine prélevé sur le champion français à l'issue de la 11e étape du Tour de France 1998, qui reliait Luchon au Plateau de Beille, s'est révélé positif à l'EPO, la fameuse substance qui fut à l'origine cette année-là de l'affaire Festina. Selon les informations du quotidien, "le seuil d'isoformes basiques" de cet échantillon était de 94,8% alors que le seuil de positivité de l'époque était de 85%.

Jalabert sur le Tour 1998 (930x620)

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Pourquoi ne le sait-on que maintenant ? En 1998, l'EPO était indécelable dans les urines. Le test urinaire n'a été validé que deux ans plus tard. Les échantillons prélevés sur le Tour 1998 ont été conservés par le laboratoire de Châtenay-Malabry, devenu aujourd'hui le département analyses de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), et réanalysés en 2004 de manière anonyme. La commission d'enquête sénatoriale mise en place cette année pour jauger l'efficacité de la lutte contre le dopage a fait le rapprochement entre ces tests et des procès-verbaux nominatifs de l'époque. Cela a permis d'identifier les échantillons et donc, de conclure à la positivité de tel ou tel cycliste. C'est grâce à une démarche identique qu'en 2005 le quotidien L'Equipe avait déjà conclu à un contrôle positif de Lance Armstrong sur le Tour de France 1999. La publication du rapport des sénateurs, attendu le 18 juillet prochain, permettra de connaître l'ensemble des coureurs positifs sur les Tours de France 1998 et 1999.

Jalabert consultant (930x620)

Quelle a été la réaction de Jalabert ? Le Mazamétain a réservé sa réaction aux deux médias dont il est le consultant, France Télévisions et RTL. "Je ne peux pas dire que ce soit faux, je ne peux pas dire que ce soit vrai", s'est-il étrangement défendu sur France Télévisions, dont il assure les commentaires sur le Tour depuis 2001. Le vainqueur de la Vuelta 1995 est resté fidèle au discours qu'il avait tenu lors de son audition devant la commission d'enquête du Sénat, à savoir qu'il a toujours fait confiance aux médecins de ses équipes et, dans le cas présent, à celui de son équipe espagnole Once, dont il portait les couleurs en 1998. L'ex-sélectionneur de l'équipe de France (2009 à 2013) est même allé jusqu'à singer la réaction de son compatriote, Richard Virenque, en déclarant que, s'il a été dopé, c'est "à l'insu de son plein gré". "J'ai toujours fait confiance aux gens qui m'entouraient", a-t-il souligné sur RTL. "Je n'avais aucune raison de penser qu'il fallait être méfiant et que je pouvais être trompé. Nous étions soignés, c'est vrai, il était très difficile ou impossible de savoir quels étaient les médicaments qu'on pouvait nous administrer parfois." A quatre jours du départ du Tour, le Mazamétain émet enfin l'idée qu'on lui "veut du mal".

Quelles peuvent être les suites ? Jalabert peut demander que de nouvelles analyses soient effectuées sur les échantillons incriminés, qui ont été conservés en l'état par le laboratoire de Châtenay-Malabry. Les analyses effectuées en 2004 n'ont en aucun cas valeur de test officiel. Elles ont été réalisées à l'époque afin d'améliorer la lutte antidopage. Jalabert ne risque donc aucune sanction rétroactive. Il ne devrait pas, non plus, encourir de sanctions pénales. Interrogé par la commission d'enquête sénatoriale le 15 mai dernier,  le "Panda" s'était en effet défendu en indiquant qu'il recevait effectivement des injections mais qu'il ne savait pas ce qu'elles contenaient. Commentateur sur France Télévisions, Jalabert, victime d'un grave accident en mars dernier, doit s'envoler jeudi pour la Corse, d'où sera donné le départ du Tour.