JO 2012 : Londres a-t-elle fait le job ?

© REUTERS
  • Copié
avec agences et Amandine Alexandre , modifié à
Une délégation française s'est rendue à Londres pour visiter les installations. Alors, convaincue ?

6 juillet 2005. C'est sûr, Paris va décrocher les Jeux olympiques d'été 2012. La confiance est de mise et, à certains endroits, les bouteilles de champagne ont même été mises au frais. Et puis, à l'heure du déjeuner, le couperet tombe : Londres bat Paris au dernier tour. Bertrand Delanoë, Jean-François Lamour et Jean-Paul Huchon ont la mine défaite. Sebastian Coe et Tony Blair ont emporté le morceau...

Six ans et demi plus tard et à quelque 200 jours de la cérémonie d'ouverture (198, pour être aussi précis que l'horloge installée à Trafalgar Square), certains des plus ardents défenseurs de la cause parisienne, parmi lesquels le ministre des Sports, David Douillet, étaient en déplacement dans la capitale britannique, pour découvrir les installations et le parc olympique, quasiment terminé. Un rôle pas si éloigné, finalement, de celui d'inspecteur des travaux finis...

"La première impression est qu'ils sont prêts"

A l'issue de sa visite du parc olympique, le ministre des Sports a conclu : "la première impression est qu'ils sont prêts". Pas de piques contre d'éventuels ratés ou de moqueries sur de possibles retards : la rancœur née du fameux lobbying grâce auquel Londres aurait "piqué" les JO à Paris est restée aux vestiaires. "Ça va être des Jeux olympiques faits pour les athlètes d'abord, vous allez pouvoir passer assez rapidement d'un endroit à un autre, du village aux sites de compétition", a expliqué David Douillet au micro d'Europe 1. "Et ça, c'est une vraie bonne nouvelle." Point fort de la candidature de Londres, la concentration des sites s'est aujourd'hui matérialisée par un village olympique et des infrastructures "proches les unes des autres".

Le parc olympique (930x620)

© REUTERS

Le stade olympique (930x620)

© REUTERS

Réussite sur le plan architectural, le parc olympique donne-t-il également le change de l'intérieur ? Accessible ? Oui.  "Il n'y a rien à dire, je n'ai moi-même eu aucune difficulté à me déplacer. L'accessibilité est parfaite", a expliqué Gérard Masson, président de la fédération française handisports et qui se déplace lui-même en fauteuil roulant. Agréable ? Aussi. "C'est très fonctionnel, avec des espaces de rencontres", reconnaît l'escrimeuse Laura Flessel. "Pour un athlète, l'essentiel est une bonne literie - ça je n'ai pas pu tester - et une bonne luminosité, ce qui est le cas dans tous les studios." Bref, les athlètes français s'y voient déjà, à l'image de la spécialiste du taekwondo, Gwladys Epangue. "J'ai vu la chambre que j'aimerais occuper quand je reviendrai ici au mois d'août. Je sens déjà cette atmosphère olympique qui commence à monter", a-t-elle reconnu au micro d'Europe 1. "Même si on n'est qu'au mois de janvier, je pense que la mayonnaise va bien prendre." Mais certains ont mis un peu d'épices dans cette mayonnaise un peu trop savoureuse.

Un ascenseur pour onze étages

Le stade olympique (930x620)

Loin du concert de louanges, plusieurs athlètes ont en effet mis l'accent sur quelques petits détails fâcheux. Ainsi, Laura Flessel, expert ès villages olympiques puisqu'elle participera à Londres à ses quatrièmes JO, a noté que les immeubles de onze étages ne disposaient que d'un seul ascenseur. Gênant. "Nous, escrimeurs, qui avons du matériel encombrant et qui avons besoin des ascenseurs, nous devrons être attentifs à la logistique." Son cadet, Christophe Lemaitre, a lui relevé que les spectateurs du stade olympique étaient "assez loin de la piste" et a regretté de ne pas avoir pu la tester. "Après, que la piste soit dure ou non, peu importe", a reconnu le sprinteur tricolore. "Aux Jeux, ce n'est pas le chrono qui compte, mais c'est de faire mieux que les autres." Mieux faire, c'est aussi ce qu'espère le ministre David Douillet au niveau du bilan des médailles. "L'idéal serait de faire au moins autant de médailles qu'à Pékin (41) mais décrocher, pourquoi pas, 13, 14 ou 15 médailles d'or." Et là, les regrets de ne pas avoir organisé ces Jeux seraient définitivement envolés...