Indestructible Audi !

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Guillaume BARDOU Br De Sports.fr , modifié à
Même privé de deux voitures après huit heures de course, Audi a signé une 10e victoire aux 24 heures du Mans ce dimanche, devançant Peugeot au terme d'un duel fabuleux. Le trio composé de l'Allemand Lotterer, du Suisse Fassler et du Français Tréluyer remporte ses premières 24 Heures du Mans pour une poignée de secondes devant la Peugeot n°9 de Bourdais-Pagenaud-Lamy et la n°8 de Minassian-Montagny-Sarrazin.

Même privé de deux voitures après huit heures de course, Audi a signé une 10e victoire aux 24 heures du Mans ce dimanche, devançant Peugeot au terme d'un duel fabuleux. Le trio composé de l'Allemand Lotterer, du Suisse Fassler et du Français Tréluyer remporte ses premières 24 Heures du Mans pour une poignée de secondes devant la Peugeot n°9 de Bourdais-Pagenaud-Lamy et la n°8 de Minassian-Montagny-Sarrazin. Historique ! Un sprint effréné durant 24 Heures ! Cette 79e édition des 24 Heures du Mans restera marquée dans l'histoire de l'épreuve qui, depuis 1923, paraissait pourtant avoir tout connu... Du début à la fin, ce cru 2011 n'aura pas ménagé les nerfs des deux camps. Surtout ceux d'Audi, brisés dès 15h50 samedi par l'abandon de son équipage "star" Capello-Kristensen-McNish suite à un terrible accident dans la descente du pneu Dunlop consécutif à une mésentente et un accrochage avec une Ferrari. Le début d'une soirée terrible puisqu'à 22h50 la numéro 1 de l'équipage tenant du titre Bernhard-Dumas-Rockenfeller sortait également violemment de la piste, pulvérisant un deuxième proto. Seule face à l'armada Peugeot, la numéro 2 n'en a pas géré pour autant et a su résister au forcing de trois 908 officielles bien décidées à la faire craquer. Gérant bien leur consommation (au point de survoler le Michelin Green X Challenge, défi de consommation, une bien maigre consolation), s'arrêtant moins que leurs rivales, fiables, les 908 paraissaient avoir tout appris de leur fiasco de l'an passé. Mais Audi avait aussi bien préparé son coup malgré son inexpérience des prototypes fermés. Décidée à s'imposer cette fois en se montrant plus rapide, la firme aux anneaux ne s'est pas découragée malgré les difficiles circonstances de début de course. 13 secondes d'écart au bout de 24 Heures ! Les R18 ont aussi, et c'est un indéniable fait majeur de course, disposé d'un peu de chance et beaucoup de stratégie au moment de réduire l'écart grâce à de bonnes gestions des neutralisations durant la nuit, réduisant à néant les efforts de Peugeot de prendre le large. Audi a pour cela pu compter sur les relais prodigieux d'un Benoit Tréluyer, déjà auteur de la pole position, exceptionnel de maitrise pour réaliser un quintuple relais et aligner jusqu'à 55 tours avec le même train de pneus ! Toujours mis sous pression par Peugeot, le trio, régulièrement installé en tête dès le petit matin, n'a pas craqué, tourné vers son objectif d'enfin s'imposer au Mans après avoir terminé à la deuxième place l'an passé derrière leurs coéquipiers. La 908 n°9 a pourtant tout tenté, allant même jusqu'à laisser Pedro Lamy moins performant au stand pour confier sa destinée au seul duo Bourdais-Pagenaud. En vain, Audi parvenant à conserver un rythme plus régulier quand les performances de la nouvelle 908 oscillaient bien trop au gré des conditions de piste et de course. Même la pluie, tombée vers midi, n'a rien pu changer. Cruel pour Bourdais déjà deuxième à deux reprises au Mans et qui échoue une nouvelle fois au pied de son Graal, lui le local, le tout pour une misère : 13 secondes au terme de 24 Heures de course ! "J'ai piloté comme si ma vie en dépendait. Dans la dernière ligne droite, j'étais juste concentré pour donner le maximum", a souligné Lotterer sur Eurosport, soulagé d'avoir réussi le tout dernier relais malgré l'ultime assaut de Pagenaud. "J'ai ramené le bébé à la maison, c'est super." Ralenti le samedi soir par des problèmes de répartition de freinage, le trio Minassian-Montagny-Sarrazin prend la troisième place. Peugeot s'incline pour la quatrième fois en cinq ans face à Audi, laissant en suspens de nombreuses questions sur sa stratégie de course. Le choc de titans annoncé aura en tout cas tenu toutes ses promesses, fournissant un spectacle épique dès les qualifications. Le clan Audi, fou de joie, peut fêter comme jamais ce dixième sacre dans la Sarthe. Sans doute le plus beau, le plus fort aussi "J'ai vécu des montagnes russes émotionnelles", avoue dans une jolie formule à Eurosport le patron d'Audi Motorsport, le Dr Ulrich. Et dire que les deux rivaux se sont déjà donnés rendez-vous l'an prochain au Mans, dans le cadre d'un championnat du monde cette fois...